Écouter de la musique en conduisant peut sembler anodin, voire agréable. Pourtant, cette habitude, bien ancrée chez de nombreux automobilistes, pourrait bientôt leur coûter cher. Les autorités françaises renforcent leur encadrement face aux dangers liés à cette pratique.
Une large majorité de conducteurs pense, à tort, que la musique rend les trajets plus supportables sans conséquence réelle sur la conduite. Pourtant, selon un sondage de DEKRA Automotive mené sur LinkedIn, 59 % des automobilistes reconnaissent être moins concentrés lorsqu’ils écoutent de la musique au volant. Une baisse de vigilance qui n’est pas sans danger, puisqu’elle augmente significativement le temps de réaction, et triple même le risque d’accident, selon plusieurs études.
Ce que dit la loi : un devoir de vigilance permanent
Le Code de la route, bien que peu strict sur le niveau sonore, n’en reste pas moins clair sur le devoir d’attention. L’article R412-6 rappelle que tout conducteur doit être en mesure de conduire avec prudence, notamment envers les usagers les plus vulnérables (piétons, cyclistes, enfants). L’écoute prolongée de musique à fort volume peut nuire à cette vigilance, notamment en masquant les bruits extérieurs comme les klaxons ou les sirènes d’urgence.
Une nouvelle mesure, et une sanction immédiate
Les autorités ont décidé de réagir. Désormais, les forces de l’ordre peuvent verbaliser les conducteurs si le volume sonore est jugé excessif. Une amende de 35 euros est prévue pour tout automobiliste dont la musique compromet la concentration ou masque les signaux sonores extérieurs. Les policiers ne mesureront pas seulement les décibels : leur appréciation reposera aussi sur l’attitude du conducteur au moment du contrôle.
De plus, l’étude DEKRA révèle que les rythmes rapides incitent les conducteurs à accélérer, influençant directement leur comportement routier. Un détail qui n’échappe plus aux autorités, particulièrement vigilantes sur ce point en période estivale, où les accidents se multiplient.
Écouteurs et oreillettes : strictement interdits
Depuis le 1er juillet 2015, le port d’écouteurs, d’oreillettes ou de tout casque audio est formellement interdit, y compris s’ils ne diffusent aucun son. L’article R412-6-1 du Code de la route stipule que le simple port à l’oreille d’un dispositif audio est passible de sanction, même si aucun appel n’est en cours. L’objectif est clair : ne rien compromettre de la perception sonore du conducteur.
La contravention liée à cette infraction est bien plus salée : elle s’élève à 135 euros, assortie d’un retrait de 3 points sur le permis de conduire. Ce rappel strict vise à éviter des situations dans lesquelles un conducteur, isolé de son environnement, réagirait trop tard face à un danger.