Après plus d’une décennie d’absence médiatique, Brigitte Bardot, icône intemporelle du cinéma français et figure controversée, est réapparue à l’écran.
Dans une interview exclusive accordée à BFMTV le 12 mai, elle livre un discours à la fois fidèle à ses convictions… et profondément déroutant sur les affaires judiciaires de certaines célébrités masculines.
Cela faisait onze ans que Brigitte Bardot n’avait pas accordé d’interview filmée. À 90 ans, l’ex-actrice, retirée du monde du cinéma depuis plus d’un demi-siècle, a choisi BFMTV pour sortir de son silence. Pendant 47 minutes, elle a répondu aux questions de Steven Bellery, chef du service culture de la chaîne, dans un entretien aux allures de confession publique. Toujours cash, toujours à contre-courant, Bardot n’a rien perdu de sa verve.
“Le féminisme ? Ce n’est pas mon truc”
Interrogée sur son statut de symbole de l’émancipation féminine, Brigitte Bardot a immédiatement pris ses distances avec le mouvement féministe. « Le féminisme, ce n’est pas mon truc. Moi, j’aime bien les mecs », a-t-elle affirmé, déclenchant une réaction immédiate de son interlocuteur. Steven Bellery a alors souligné qu’on peut très bien “aimer les hommes et être féministe”, mais la star refuse toute récupération idéologique de son image.
Une prise de position polémique
La discussion a ensuite pris une tournure délicate lorsque Brigitte Bardot a évoqué les cas de Nicolas Bedos et Gérard Depardieu, tous deux accusés ou condamnés pour des faits d’agressions sexuelles. « Regardez ce qui se passe avec eux, ce sont des gens talentueux. Il n’y en a pas 36 qui en ont autant », a-t-elle lancé. Et d’ajouter, dans un propos choc : « Ceux qui ont du talent et qui mettent la main aux fesses d’une fille sont rejetés dans le cul-de-basse-fosse. »
Le talent peut-il excuser les actes ?
Face à cette déclaration stupéfiante, Steven Bellery a tenté de recadrer l’entretien en affirmant que “le talent n’excuse pas tout”. Mais Brigitte Bardot n’en démord pas. Pour elle, les artistes concernés, aussi fautifs soient-ils, devraient avoir le droit de continuer à vivre. « On pourrait au moins les laisser vivre… Ils ne peuvent plus vivre », a-t-elle répété. Une défense jugée déplacée par certains, voire dangereuse dans le contexte actuel.
Un discours à rebours des combats contemporains
Dans ses propos, Brigitte Bardot semble opposer la notion de “génie artistique” à celle de responsabilité individuelle. Selon elle, les conséquences professionnelles vécues par Depardieu ou Bedos seraient disproportionnées face à leur talent. « Après ce qui leur est arrivé, ils ne vont pas trouver beaucoup de travail », regrette-t-elle. Une vision qui entre en collision frontale avec les valeurs portées par les mouvements #MeToo et les appels à la justice pour les victimes.
Un soutien assumé à Gérard Depardieu
Brigitte Bardot n’a pas évoqué ces affaires au hasard. Gérard Depardieu, récemment condamné pour agressions sexuelles, tourne actuellement un film dirigé par Fanny Ardant, l’une de ses fidèles alliées. Quant à Nicolas Bedos, il purge une peine d’un an avec sursis pour des faits similaires, tout en poursuivant sa carrière littéraire. Bardot choisit donc d’apporter un soutien public à ces figures controversées, assumant sa position sans détour.
Une parole libre… et qui dérange
Cette sortie médiatique de Brigitte Bardot, si rare soit-elle, vient raviver les tensions entre culture, justice et mémoire collective. Toujours provocatrice, elle refuse de se plier aux codes contemporains. Mais cette liberté de ton, longtemps saluée, soulève aujourd’hui de vives interrogations, notamment sur l’indulgence dont bénéficient certaines icônes face à des accusations graves. Qu’on l’approuve ou qu’on la condamne, la voix de Bardot n’a rien perdu de sa capacité à diviser.