Lundi 9 juin, une manifestation organisée place de la République à Paris a été marquée par un incident grave : une journaliste de franceinfo a été violemment prise à partie en plein direct.
La scène, rapidement relayée sur les réseaux sociaux, suscite une vive émotion et relance le débat sur les conditions d’exercice du journalisme en contexte tendu. Le rassemblement, initié par La France Insoumise, dénonçait l’interception en mer d’un bateau humanitaire par l’armée israélienne. À bord de l’embarcation se trouvaient l’eurodéputée Rima Hassan, l’activiste Greta Thunberg, ainsi qu’une dizaine d’autres militants venus de plusieurs pays. Leur objectif : apporter un soutien symbolique et logistique à Gaza. Le traitement de cet événement par les médias français s’est naturellement invité au cœur des débats de la journée, exacerbant les tensions sur le terrain.
Une agression en direct sur franceinfo
Envoyée sur place pour couvrir le rassemblement, la journaliste Eléonore Bailly a été violemment prise à partie alors qu’elle réalisait un duplex en direct. Un manifestant s’est rapproché d’elle en criant « franceinfo facho ! », perturbant l’intervention filmée. Sur les images, la journaliste tente de se dégager, visiblement excédée, avant d’être agrippée, bousculée, puis tirée hors du champ de la caméra. L’intervention est brutalement interrompue à l’antenne.
La scène, capturée en direct, a été très largement diffusée sur les réseaux sociaux, suscitant une vague d’indignation parmi les professionnels de l’information, mais aussi au sein de la classe politique.
Un communiqué ferme de franceinfo
Dans la foulée, la Société des journalistes (SDJ) de franceinfo a publié un communiqué officiel. Le texte dénonce « une agression » en bonne et due forme, rappelant que la journaliste a été « insultée, agrippée, menacée », et que ses conditions de travail ont été violemment entravées. « La journaliste est profondément choquée », souligne le communiqué, avant d’ajouter que des agents de sécurité sont intervenus pour évacuer l’équipe jusqu’à son véhicule.
Pour la rédaction de franceinfo, cet acte constitue une « grave atteinte à la liberté de la presse », un droit fondamental dans toute démocratie. Le soutien à Eléonore Bailly a été immédiat, venant aussi bien de ses confrères que d’organisations de défense des journalistes.
Une récurrence préoccupante des agressions de journalistes
Ce nouvel incident ravive les inquiétudes sur les violences faites aux journalistes en France. Depuis plusieurs années, les reporters sont de plus en plus souvent confrontés à des actes d’hostilité en marge des manifestations, qu’elles soient politiques, sociales ou climatiques. Les mots se durcissent, les gestes aussi, au point que certaines équipes de terrain travaillent désormais sous protection ou doivent interrompre leurs reportages pour des raisons de sécurité.
Le climat de défiance envers les médias atteint parfois des sommets dangereux, nourri par les réseaux sociaux, les fake news, ou une polarisation accrue des débats publics.
Vers une judiciarisation de l’affaire ?
Pour l’heure, aucune information n’a filtré sur d’éventuelles poursuites judiciaires. Mais l’agression, filmée et largement relayée, pourrait faire l’objet d’une plainte. L’identité de l’agresseur, bien que non encore confirmée publiquement, pourrait être rapidement établie grâce aux images enregistrées.