La démission d’Astrid Panosyan-Bouvet n’a pas clos les polémiques autour de son passage au ministère du Travail. L’ancienne ministre est désormais visée par une plainte déposée au Parquet national financier (PNF), sur fond de soupçons d’ingérence dans une affaire de redressement fiscal.
Selon La Dépêche, l’association AC !! Anticorruption a déposé le 12 septembre une plainte contre X visant directement les agissements présumés d’Astrid Panosyan-Bouvet. L’ex-ministre du Travail est soupçonnée d’être intervenue pour faire annuler un redressement fiscal concernant la société Setforge, spécialisée dans la forge et l’usinage. L’Urssaf avait initialement engagé un redressement significatif portant sur plusieurs exercices de cotisations sociales impayées, déjà validé par les services compétents et en cours de recouvrement.
Des accusations de détournement et d’abus d’autorité
La plainte mentionne des infractions potentielles telles que prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, concussion, abus d’autorité, abus de biens sociaux et présentation inexacte des comptes annuels. D’après l’association, l’intervention de la ministre aurait directement soustrait à la Sécurité sociale des sommes dues, offrant à Setforge un avantage jugé indû.
Une défense qui parle d’exception
Le cabinet de la ministre démissionnaire a reconnu auprès de Médiapart l’existence de ce redressement, en le qualifiant d’« acte de gestion très exceptionnel », destiné à rester rare compte tenu de la situation spécifique de l’entreprise. L’association anticorruption conteste cette justification, estimant qu’aucune base légale ne permettait une telle annulation et que la décision avait été prise « contre l’avis des organismes chargés du recouvrement ».
Un nouveau front judiciaire sensible
Ce dossier intervient alors qu’Astrid Panosyan-Bouvet a quitté le gouvernement, mais la procédure pourrait ternir durablement son image politique. Si le PNF décide d’ouvrir une enquête, l’affaire pourrait relancer le débat sur les ingérences politiques dans les affaires fiscales et la nécessité de renforcer les garde-fous institutionnels. Pour l’opinion publique, déjà échaudée par d’autres scandales, cette plainte illustre une fois encore la fragilité de la confiance envers les responsables politiques.