Ce qui devait être un trajet tranquille vers les vacances s’est transformé en une véritable course-poursuite nocturne sur l’autoroute A7.
Pour Murielle, la peur a pris le volant, laissant derrière elle une expérience traumatisante face à ce qu’elle décrit comme des « pirates de la route ». Partie seule en voiture depuis Rillieux-la-Pape, dans la banlieue lyonnaise, Murielle espérait rejoindre paisiblement son mari en Ardèche. Mais à peine engagée sur l’A7, peu après le péage de Vienne-Reventin, son voyage bascule. Dans son rétroviseur, un gros SUV gris multiplie les appels de phares et se rapproche à vive allure. « Avant même le panneau de limitation à 130 km/h, j’ai compris que quelque chose n’allait pas », confie-t-elle au Dauphiné Libéré.
Une manœuvre d’intimidation inquiétante
Le SUV se place alors à proximité immédiate de son Audi Q2, la dépasse brutalement puis freine sèchement juste devant elle, allumant ses feux de détresse. Un comportement qui, selon Murielle, n’a qu’un seul but : la forcer à s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence. À l’intérieur du véhicule, elle distingue au moins deux hommes déterminés, qui semblent vouloir l’intercepter. Terrifiée, elle accélère pour tenter de mettre de la distance.
La peur pour elle… et ses compagnons à quatre pattes
Murielle, toujours sous le choc, n’oubliera jamais l’angoisse qui l’a étreinte à cet instant. « J’étais terrorisée, mais je tenais à continuer. J’avais surtout peur qu’ils s’en prennent à mes deux chats, Biscotte et Railey, s’ils arrivaient à m’arrêter. Je craignais qu’ils les jettent dehors », confie-t-elle encore bouleversée. Sa détermination à ne pas céder a sans doute contribué à son salut.
Trente-cinq minutes d’angoisse
La traque dure près de 35 minutes, une éternité dans le stress. Murielle tente en vain de joindre les secours. Elle parvient cependant à appeler son mari, qui contacte immédiatement la gendarmerie. « Ils ne pouvaient rien faire à distance, si ce n’est lui conseiller de me dire de les appeler », explique-t-elle. Elle reste donc au téléphone avec lui, tentant de garder son calme pendant qu’il l’aide à gérer sa respiration. Une présence virtuelle qui, selon elle, a pu dissuader ses poursuivants.
Les assaillants renoncent près de Valence
C’est aux abords de Valence que le SUV abandonne la filature, sans raison apparente. Murielle, encore secouée, ne parvient toujours pas à reprendre le volant plusieurs jours après les faits. La frayeur est trop vive, le souvenir trop ancré. Pour elle, ce type de scénario n’est plus un récit lu dans les faits divers, mais une réalité brutale qu’elle a vécue en pleine nuit, sur une autoroute censée être sûre.
Une affaire symptomatique d’un phénomène inquiétant
Ce témoignage vient rappeler l’existence de pratiques de plus en plus inquiétantes sur les grands axes autoroutiers. Tentatives de vol par interception, manœuvres dangereuses, intimidations en pleine nuit : le phénomène des « pirates de la route » semble gagner du terrain. Et si Murielle a eu la chance de s’en sortir indemne, son récit alerte sur la nécessité de renforcer les dispositifs de sécurité, mais aussi de sensibiliser les conducteurs à ces situations d’urgence.