Ce qui devait être une soirée de joie et de célébration s’est mué en drame aux allures de chute vertigineuse.
À Marly-le-Roi, Nassim, 26 ans, a vu sa vie basculer en quelques secondes, passant du statut de jeune père à celui d’accusé devant le tribunal de Versailles. En cause : un rodéo urbain qui a viré à l’irréparable.
Ce samedi soir de mai, le parking du centre commercial des Grandes Terres, dans les Yvelines, était tout sauf tranquille. Dans un vacarme de moteurs et de pneus qui hurlent sur l’asphalte, une Mercedes Classe E noire attire les regards. Au volant, Nassim, venu célébrer deux événements importants : son anniversaire et la naissance récente de sa fille.
Mais l’exubérance prend vite un tournant dramatique. Multipliant les tours sur le parking, comme pour rythmer le compte à rebours de ses 26 années, Nassim perd le contrôle lors de son vingtième passage. La Mercedes fauche un jeune homme de 18 ans, piéton ce soir-là. Le choc est brutal. La victime est projetée sur le pare-brise, dans une scène captée par les caméras de vidéosurveillance.
Une fuite marquée par la peur et le déni
Loin de s’arrêter pour porter secours, le conducteur prend la fuite, abandonnant le blessé et la scène du drame. S’il n’avait ni permis ni assurance, c’est surtout la peur des conséquences qui semble avoir guidé sa décision. Le lendemain, interrogé par le propriétaire du véhicule – le père de sa compagne –, il évoque un improbable « accident avec un oiseau » pour justifier les dégâts sur la carrosserie.
Mais les images, les témoins et la plaque d’immatriculation finiront par le trahir. Le mensonge s’effondre, la vérité le rattrape, et quelques jours plus tard, Nassim comparaît devant le tribunal de Versailles.
Des explications confuses et un passé judiciaire chargé
Face à la présidente du tribunal, l’homme tente de minimiser l’épisode. Selon lui, il ne faisait « que de petits tours », invoquant un souci d’injection sur la voiture. Mais les vidéos projetées à l’audience réduisent ses justifications en miettes. L’intensité du rodéo, les cris des témoins, la vitesse de la Mercedes… tout est là.
Et l’affaire ne s’arrête pas là. Un autre dossier pèse sur les épaules de Nassim : en février dernier, il avait été arrêté à Poissy avec 200 grammes de résine de cannabis, accompagnés de sachets de conditionnement et d’une balance. À la barre, il explique qu’il voulait simplement faire des réserves en vue d’un sevrage, une version mise à mal par les circonstances.
Sa compagne, alors enceinte, consommait également du cannabis. Il reconnaît les faits mais tente de se dédouaner : « Je fumais dans une autre pièce, on faisait attention. » Un argument insuffisant pour convaincre.
Une peine requise à la hauteur des faits
La procureure ne s’embarrasse pas de demi-mesures. Face à un casier judiciaire lourd de 15 mentions et à des faits d’une gravité manifeste, elle requiert 30 mois de prison, dont 12 avec sursis. L’objectif : sanctionner des comportements irresponsables, mais aussi protéger la société de récidives potentielles.
L’image du jeune père célébrant une naissance laisse place à celle d’un homme enfermé dans ses contradictions, multipliant les prises de risque et les infractions malgré des responsabilités nouvelles.