Alors que l’Aude était ravagée par le plus vaste incendie de l’été, un geste irresponsable a suscité l’indignation. Le maire de Salles-d’Aude a décidé de sanctionner une conductrice prise en flagrant délit de jeter un mégot en bord de route, dans un département déjà meurtri par les flammes.
Le 7 août dernier, Jean-Luc Rivel, maire de Salles-d’Aude, a surpris une automobiliste allumant une cigarette avant de lancer son mégot par la fenêtre. La scène s’est déroulée au bord de fossés asséchés, alors que le massif des Corbières était déjà la proie d’un incendie gigantesque ayant consumé plus de 17.000 hectares. L’élu, révolté, a immédiatement noté la plaque d’immatriculation du véhicule et signalé les faits aux forces de l’ordre.
Une plainte et une sanction exemplaire
Le maire a annoncé avoir porté plainte contre la conductrice et réclamé une amende de 1.500 euros. Actuellement, le jet de mégot est puni par une contravention de 135 euros, une sanction jugée dérisoire au regard des risques encourus. Pour Jean-Luc Rivel, cette législation est insuffisante et doit évoluer pour responsabiliser davantage les auteurs de tels actes.
Un appel à renforcer la loi
Dans ses déclarations à France 3 Occitanie, l’élu a dénoncé un véritable « sentiment d’impunité ». Il appelle à un débat parlementaire pour durcir les sanctions contre ceux dont les comportements imprudents peuvent déclencher des catastrophes. Selon lui, les maires partagent largement ce constat et réclament une réforme adaptée aux enjeux climatiques actuels.
Un contexte dramatique dans l’Aude
Le timing de cet incident a amplifié la colère du maire. « Là où j’ai pété un plomb, c’est de voir que quelqu’un jetait un mégot alors que l’incendie des Corbières était en cours », a-t-il confié. Ce sinistre, qualifié d’hors norme par les autorités, a causé un mort, deux blessés graves et détruit 36 habitations. Le procureur de Montpellier a d’ailleurs confirmé qu’aucune cause naturelle n’était envisageable et que la piste criminelle restait privilégiée.
Une prise de conscience urgente
Pour Jean-Luc Rivel, il ne s’agit pas seulement de sanctionner mais de prévenir. Le geste de cette automobiliste, qualifié « d’inconscience » par l’élu, rappelle que les incendies sont souvent la conséquence directe de comportements humains. En pleine sécheresse et face à des catastrophes à répétition, la lutte contre ces actes négligents apparaît comme une urgence nationale.