Une plainte d’un jeune garçon de 11 ans à Condrieu, dans le Rhône, accusant un de ses camarades de classe d’agression sexuelle, a donné lieu à un véritable fiasco.
« J’ai mal au zizi ». Ce sont avec ses mots d’enfant que Victor* a dévoilé la vérité à ses parents. Au cours de l’été 2022, ce garçon de 11 ans fréquentant l’école privée Les Marronniers à Condrieu (Rhône) a déclaré avoir été agressé sexuellement par l’un de ses camarades de classe. Mais tandis que sa parole aurait dû le libérer des griffes de son agresseur, cette dernière a finalement donné lieu à un fiasco inimaginable….
Cette histoire commence durant l’été 2022. En rentrant chez lui, Victor raconte à ses parents qu’il a été contraint à un acte sexuel par l’un de ses camarades de classe. L’AFP explique à l’avocat de la famille du collégien, Jean-Christophe Basson-Larbi, que « c’est au mois d’août, au retour de ce qu’il croyait être un ami, que l’enfant victime a trouvé la force de confier les véritables raisons de sa douleur au pénis ». D’après le magistrat, le camarade de Victor lui aurait imposé « une fellation et une pénétration anale » après l’avoir entraîné dans sa chambre. « Il va lui montrer un film érotique puis lui faire une fellation. Il lui fera mal avec ses dents et il essaiera d’insérer son sexe par derrière ».
Mais pour le père du présumé agresseur, « son fils aime trop les petits culs pour que ce soit vrai ».
Ulcérés par ces terribles confidences, les parents de Victor se présentent à la réunion du père de son agresseur présumé. Là-bas, c’est la douche froide. Celui-ci ne les prend pas au sérieux. « Cet homme aurait répondu que son fils aimait trop les petits culs pour que ce soit vrai », se désole l’avocat de la famille. Pire encore, le père du présumé tortionnaire va jusqu’à suivre l’exemple de son fils. Une matinée de décembre, il s’introduit dans la cour de récréation et « agresse verbalement Victor » pour « faire pression sur lui ».
Le cauchemar de Victor ne fait que commencer. Lors de la rentrée scolaire de septembre, le petit garçon a pris son courage à deux mains et est retourné à l’école. Il découvre alors que son agresseur présumé et deux autres élèves se sont ligués contre lui. Dès lors, Victor a subi un harcèlement quotidien de leur part. « Une exclusion de l’école aurait déjà dû avoir lieu », affirme Maître Basson-Larbi, qui considère l’école des Marronniers comme « complice et coupable de son inaction ». Victor souffre aujourd’hui cruellement de cette situation, au point de « ne pas être allé en classe depuis le 8 décembre ». « Mon jeune client aimerait que tout cela s’arrête. Il parle même de suicide, de rêves où il s’imagine mourir ».
De leur côté, les parents de Victor ont déposé trois plaintes pour viol, harcèlement et menaces. Son attaquant présumé pourrait faire face à la « justice des mineurs ». Le père de ce dernier, quant à lui, risque jusqu’à 7 ans de prison.