Le drame de Marseille, où Abdelkader Dhibi a poignardé cinq personnes avant d’être abattu par la police le 2 septembre, soulève de nouvelles questions sur les mariages blancs.
Arrivé illégalement en 2019, l’homme de 35 ans avait régularisé sa situation par union, une pratique dénoncée par certains témoins comme une faille du système. Selon les premières informations, Abdelkader Dhibi avait pénétré illégalement en France en 2019. L’année suivante, il s’est marié, obtenant ainsi un titre de séjour. Mais ce mariage serait, d’après plusieurs témoignages, une simple façade administrative. Pour certains, cette union illustre l’usage détourné de la procédure matrimoniale comme moyen de légalisation.
Le témoignage d’une auditrice
Sur les ondes, une Parisienne prénommée Lydia affirme que l’attaque de Marseille met en lumière une réalité bien connue mais rarement assumée publiquement. « Elle lui a fait les papiers, c’est tout », raconte-t-elle au sujet de l’épouse de Dhibi. Avant d’ajouter qu’elle-même avait été approchée : « Un Algérien m’a proposé 8.000 euros pour un mariage blanc. Mais comme je suis de confession juive j’ai dit : il n’en est pas question. » Selon elle, « les sommes proposées sont parfois délirantes, et certaines filles acceptent ».
Une pratique difficile à endiguer
En France, le mariage blanc est un délit passible de cinq ans de prison et de 15.000 euros d’amende. Mais les services de l’État peinent à détecter systématiquement ces unions arrangées, surtout lorsqu’elles s’appuient sur des complicités familiales ou communautaires. Plusieurs élus, notamment en zones urbaines, dénoncent la pression à laquelle sont parfois confrontés les maires chargés de célébrer ces unions.
Un débat relancé par le drame de Marseille
L’affaire Dhibi s’inscrit dans un contexte de forte sensibilité autour de l’immigration et de la sécurité intérieure. Pour ses détracteurs, le mariage blanc est devenu une brèche permettant à des individus, parfois dangereux, de contourner les règles d’entrée et de séjour. Pour d’autres, il ne faut pas céder aux amalgames : la grande majorité des unions mixtes en France sont réelles et sincères.
Entre réalité sociale et crispation politique
Si le cas d’Abdelkader Dhibi choque par sa brutalité, il alimente aussi le discours politique sur la nécessité de renforcer les contrôles. Associations, élus locaux et syndicats de l’administration civile demandent davantage de moyens pour vérifier la sincérité des mariages. Un débat qui, à chaque drame, ressurgit avec force et oppose ceux qui plaident pour plus de rigueur à ceux qui redoutent une stigmatisation des couples binationaux.