Entre ambition affirmée et prises de position tranchées, Valérie Pécresse s’est imposée comme l’une des figures marquantes de la droite française contemporaine.
Forte d’un parcours académique prestigieux et d’un tempérament combatif, elle n’hésite jamais à prendre position, y compris là où d’autres préfèrent rester silencieux — comme lors de sa défense remarquée de Brigitte Macron en 2019. Née à Neuilly-sur-Seine dans une famille bourgeoise, Valérie Pécresse grandit dans un environnement à la fois structuré et ouvert sur le monde. Fille de Dominique Roux, universitaire de renom et ancien président de Bolloré Télécom, et petite-fille de Louis Bertagna, résistant engagé et dirigeant du journal Témoignage chrétien, elle hérite d’un double héritage : l’érudition et l’engagement. Baignée dans un catholicisme traditionnel, elle s’initie dès son adolescence à la langue japonaise et part même à Tokyo après le baccalauréat pour parfaire sa maîtrise de l’idiome. La suite de son parcours est exemplaire : classes préparatoires à Versailles, HEC Paris, puis l’ENA, creuset des élites républicaines.
Un parcours institutionnel vers les hautes sphères de l’État
À sa sortie de l’ENA, elle intègre le Conseil d’État, avant d’embrasser une carrière politique qui la mènera jusqu’au sommet de la droite républicaine. Professeure à Sciences Po, puis conseillère de Jacques Chirac à l’Élysée, elle devient députée des Yvelines dès 2002. S’enchaînent alors les responsabilités ministérielles, notamment sous Nicolas Sarkozy où elle intègre le gouvernement de François Fillon. En 2015, elle remporte la présidence de la région Île-de-France, réélue en 2021, confirmant sa stature et sa résilience politique.
Son ascension ne doit rien au hasard : Valérie Pécresse conjugue rigueur, ambition et une rare capacité à manœuvrer dans un univers politique souvent impitoyable.
Une parole libre, y compris hors des sentiers institutionnels
Connue pour son franc-parler, Valérie Pécresse n’hésite pas à faire entendre sa voix, y compris sur des sujets éloignés des grands débats législatifs. Sa verve, souvent tranchante, se déploie pleinement sur les réseaux sociaux où elle s’autorise des coups de gueule devenus sa signature. Exemple marquant : sa réaction en 2019 aux attaques proférées contre Brigitte Macron par des membres du gouvernement brésilien, dont le président Jair Bolsonaro lui-même.
Sur Twitter, elle n’hésite pas à fustiger ces attaques sexistes et déplacées avec une indignation assumée : “C’est quoi leur problème au gouvernement Brésilien ? Après Jair Bolsonaro, le ministre des Finances ? Bande de soudards grotesques !” L’emploi du mot “soudards” — terme désuet pour désigner des militaires grossiers — illustre à la fois son érudition et sa propension à sortir du cadre conventionnel. Une manière de rappeler que son engagement est aussi une affaire de principes.
Une alliée de la Première dame dans la tourmente médiatique
Cette prise de position en faveur de Brigitte Macron n’est pas isolée. Valérie Pécresse s’était déjà illustrée à plusieurs reprises par des messages de soutien adressés à la Première dame. Visée par des critiques sur son âge ou son apparence, notamment en ligne, Brigitte Macron est alors défendue par peu de responsables politiques. Valérie Pécresse, elle, choisit la solidarité féminine et la dignité face aux attaques ad hominem, usant de sa visibilité pour dénoncer ce qu’elle considère comme des dérives inacceptables.
Une attitude qui tranche avec la frilosité habituelle de certains élus et qui renforce son image de femme de caractère, à la fois rigoureuse et combative.
Une personnalité qui continue de diviser, mais ne laisse jamais indifférent
Si Valérie Pécresse suscite parfois la controverse, c’est aussi parce qu’elle refuse les demi-mesures. Elle trace sa voie avec détermination, sans chercher le consensus mou. En cela, elle incarne une forme de droite intellectuelle, ferme sur ses positions mais jamais caricaturale. Son style, parfois percutant, parfois professoral, est à l’image de son parcours : exigeant, affirmé, et profondément ancré dans une idée de la République.