Alors qu’elle interviewait des enfants à l’antenne de France Inter dans le cadre d’un documentaire sur la jeunesse, Léa Salamé a suscité un malaise avec une question jugée trop intime. Une séquence révélatrice des limites à ne pas franchir, même en voulant bien faire.
Ce jeudi 26 juin 2025, Léa Salamé et Nicolas Demorand animaient comme chaque jour la matinale de France Inter, avec un plateau un peu particulier. Ils recevaient plusieurs enfants ayant participé au documentaire « Grandir en France : les enfants ont la parole », à paraître le 1er juillet sur France 2. Autour d’eux, la réalisatrice Aurélie Perreau et la pédopsychiatre Marie Rose Moro étaient également invitées pour enrichir la discussion.
Mais un moment précis de l’émission a fait tiquer les auditeurs. En voulant aborder avec bienveillance le thème de la santé mentale chez les jeunes, Léa Salamé s’est montrée un peu trop directe envers l’un des enfants, provoquant un léger malaise en plateau.
Une question trop personnelle, une réaction gênée
Après avoir interrogé une jeune fille, Elena, qui expliquait avoir vu un psychologue pour mieux gérer ses émotions, la journaliste s’est tournée vers Anselmo, un autre participant. « Toi aussi, Anselmo, tu es allé voir un psy. C’est aussi une génération où on va voir le pédopsy, hein », a-t-elle lancé sur un ton familier.
Mais la réponse du garçon a immédiatement mis en lumière la frontière délicate entre curiosité journalistique et intrusion dans la vie privée :
« Bah, oui, je suis allé voir un psy parce que j’avais des problèmes avec des enfants dans mon école il y a longtemps, mais je n’ai pas trop envie de parler de ça, en fait. »
Visiblement gêné, Anselmo a préféré ne pas s’étendre, et l’ambiance s’est brièvement figée à l’antenne. Consciente de son faux pas, Léa Salamé a immédiatement désamorcé la situation : « Eh bien on n’en parle pas, alors », a-t-elle enchaîné avec calme, avant de passer la parole à son binôme Nicolas Demorand.
Une maladresse révélatrice des nouveaux enjeux médiatiques
Ce petit incident n’est pas anodin. Il soulève des questions importantes sur la manière dont les enfants sont invités à témoigner dans les médias, surtout sur des sujets sensibles comme le recours à la thérapie, la souffrance scolaire ou les tensions familiales. Même si l’intention de Léa Salamé semblait bienveillante, l’échange souligne à quel point la pudeur des plus jeunes doit primer sur le rythme des formats radio ou télévisés.
En tant que figure majeure du paysage audiovisuel, Léa Salamé a su rebondir avec professionnalisme, mais cette séquence rappelle que, face à des enfants, les codes du journalisme doivent s’adapter avec davantage de prudence.
Un documentaire qui donne enfin la parole aux enfants
Au-delà de cette anecdote, l’émission visait à mettre en lumière un projet ambitieux : « Grandir en France : les enfants ont la parole ». Réalisé par Aurélie Perreau, le documentaire entend inverser le rapport habituel dans les débats sur l’éducation.
« On parle beaucoup des enfants, mais on ne les écoute jamais vraiment », a-t-elle expliqué. En partant de cette idée, la réalisatrice a voulu capter ce que les jeunes ressentent face à la pression scolaire, au regard des adultes, aux bouleversements numériques, aux attentes sociales.
Le film sera diffusé le 1er juillet sur France 2, et s’inscrit dans une démarche plus large visant à réhabiliter la voix des enfants dans l’espace public. Un objectif salué par les professionnels de l’éducation et de la santé mentale présents en plateau, à commencer par la pédopsychiatre Marie Rose Moro, qui a souligné l’importance de cette écoute directe et sans filtre.
Une séquence qui divise sur les réseaux
Comme souvent, la séquence avec Anselmo a vite circulé sur les réseaux sociaux. Si certains ont salué la capacité de Léa Salamé à réagir immédiatement pour protéger son jeune invité, d’autres ont critiqué une forme de maladresse récurrente chez la journaliste, déjà épinglée dans le passé pour des interventions jugées abruptes.
En somme, cet épisode révèle les tensions grandissantes autour de la médiatisation de l’intime, en particulier lorsqu’il s’agit de mineurs. Et même si le ton était sans doute mal calibré plutôt que malveillant, l’émission rappelle que le journalisme doit redoubler de tact dès qu’il s’aventure sur le terrain fragile de l’enfance.