Alors que la télévision française perd l’un de ses visages les plus marquants, les hommages pleuvent. Mais celui de Maïtena Biraben, tout en larmes et en sincérité, a touché une corde plus intime. Derrière l’homme en noir, elle évoque un guide, un mentor, et un bâtisseur d’audace.
Le 14 juillet 2025, Thierry Ardisson s’est éteint à l’âge de 76 ans, vaincu par un cancer du foie. Une date symbolique pour un homme qui, à sa manière, a révolutionné l’art de l’interview et la scène audiovisuelle française. Très vite, les messages de condoléances ont afflué, émanant de personnalités de tous horizons : Rachida Dati, Michel Drucker, Léa Salamé, Laurent Baffie… tous ont salué la mémoire d’un provocateur génial. Mais parmi cette vague de tristesse, une voix s’est élevée avec une émotion palpable : celle de Maïtena Biraben.
Une rencontre qui a changé une vie
Maïtena Biraben n’a jamais oublié que c’est Ardisson qui lui a ouvert les portes de la télévision française. Alors jeune journaliste à la Télévision suisse romande, elle rejoint ses équipes au sein de Ardisson et Lumières, la société de production fondée par l’animateur. C’est là qu’elle rencontre Alexandra Crucq, future associée et amie de longue date. Ce passage dans l’univers ardissonien fut, selon elle, fondateur.
« On est tous des enfants de sa télé », a-t-elle soufflé avec émotion, rappelant combien Thierry Ardisson avait le don de révéler les personnalités et de propulser les carrières. Malgré des tensions passées, son hommage ne retient que l’essentiel : la gratitude, l’influence, et l’impact humain.
Des relations parfois tendues, mais jamais rompues
Le lien entre les deux figures de la télévision n’a pas toujours été linéaire. Ardisson, jamais avare en opinions tranchées, avait exprimé des réserves sur le parcours de Maïtena Biraben, notamment lors de son passage au Grand Journal de Canal+. « Je pense que Le Grand Journal, c’était un peu surdimensionné pour elle », avait-il affirmé, tout en saluant ses réussites dans Les Maternelles et Le Supplément.
Une remarque que l’animatrice avait accueillie avec un humour mordant, reprenant l’une de ses citations cultes sur Twitter : « Moi, ce qui m’intéresse, c’est la condition humaine aujourd’hui », accompagnée d’émojis ironiques. Preuve que, malgré la critique, le respect et le souvenir restaient vivaces.
Une figure plus grande que la vie
Aujourd’hui, au-delà des désaccords passés, c’est la dimension unique de Thierry Ardisson que Maïtena retient. Dans ses mots, c’est toute une génération de professionnels de la télévision qui semble s’incliner. « C’était vraiment un personnage plus grand que la vie », a-t-elle confié avec émotion, avant d’adresser ses pensées les plus sincères à Audrey Crespo-Mara, sa compagne, et aux enfants du défunt.
Une disparition qui laisse un vide
La voix d’Ardisson, son regard noir caché derrière ses lunettes, ses silences aussi maîtrisés que ses formules provocantes, manqueront. Mais son héritage, fait d’audace, de liberté de ton, et d’élégance narrative, perdure à travers ceux qu’il a influencés. Et dans cet héritage, Maïtena Biraben incarne la reconnaissance d’une élève envers son maître.