Alors que l’Assemblée nationale se prépare à un vote décisif ce 8 septembre, la pression s’intensifie autour de François Bayrou. Premier ministre contesté, il fait face à une vague de mécontentement populaire et à des souvenirs de dérapages médiatiques qui continuent de ternir son image.
Dans les rues, les témoignages recueillis par France Télévisions illustrent un rejet croissant. « On n’en veut plus. On en a toujours après les retraités. Les retraités sont comme les autres, on a besoin d’argent », lâche une riveraine. Un autre habitant estime que le Premier ministre n’aura pas d’autre issue que le départ : « Il partira, il n’a pas trop le choix, il n’aura pas la majorité ». Ces réactions soulignent le climat de défiance à quelques heures d’un scrutin crucial.
Un parcours politique marqué par les controverses
Ancien député, maire et ministre, François Bayrou avait été choisi par le président de la République pour succéder à Michel Barnier. Mais son expérience n’a pas suffi à éclipser les critiques et les maladresses passées. Suspendu un temps pour raisons médicales après un accident, il traîne aussi derrière lui l’épisode marquant d’un affrontement télévisé qui avait défrayé la chronique.
L’échange explosif de 2009 avec Daniel Cohn-Bendit
Sur le plateau de À vous de juger, en pleine campagne des européennes, François Bayrou s’était emporté face à Daniel Cohn-Bendit après la publication d’un sondage défavorable. Il avait dénoncé les liens “amicales, sympathiques, formidables” entre l’écologiste et Nicolas Sarkozy, insinuant des proximités douteuses. La réplique fut cinglante : « Jamais tu ne seras président de la République, parce que tu es trop minable pour ça ».
Une contre-attaque violente de Bayrou
Piqué au vif, François Bayrou avait aussitôt brandi un épisode controversé du passé de son adversaire, en évoquant le livre Le Grand Bazar publié en 1975, où Cohn-Bendit racontait son expérience dans un jardin d’enfants. « Je trouve ignoble d’avoir poussé et justifié des actes à l’égard des enfants que je ne peux pas accepter », avait lancé Bayrou, suscitant stupeur et indignation. Cet échange brutal, intervenu à trois jours du scrutin, avait durablement marqué les mémoires et contribué à brouiller son image publique.
Une crédibilité affaiblie à un moment critique
Aujourd’hui, alors qu’il joue sa survie politique, ces souvenirs refont surface. Entre mécontentement populaire et héritage de polémiques médiatiques, François Bayrou se retrouve fragilisé à la veille d’un vote décisif, où il pourrait perdre à la fois la confiance du Parlement et celle d’une partie de l’opinion.