La question de la fiscalité des plus riches ressurgit régulièrement dans le débat public, entre symbole politique et nécessité budgétaire.
Le spectre des réformes audacieuses, comme celle proposée par François Bayrou lors de son passage à Matignon, revient aujourd’hui au centre des discussions, porté par des chroniqueurs et économistes qui dénoncent l’inaction du pouvoir.
Premier ministre éphémère, François Bayrou avait imaginé un plan de redressement budgétaire de 43,8 milliards d’euros, reposant sur un gel strict des dépenses publiques, hors défense et remboursement de la dette. Parmi les mesures phares : la suppression de deux jours fériés et la fin de l’abattement fiscal pour les retraités gagnant plus de 20.000 euros par an. Objectif affiché : redistribuer l’effort et soulager les petites pensions. Bayrou voyait dans ce dispositif une façon de rendre le système plus équitable, quitte à provoquer une levée de boucliers politique et sociale.
Un débat qui continue de diviser
Sur le plateau de Estelle midi sur RMC, le sujet a refait surface, preuve de son actualité persistante. Un téléspectateur rappelait que taxer les plus aisés ne relancerait pas l’économie, estimant que la mesure aurait surtout une portée symbolique. Un avis qui a fait bondir le chroniqueur Périco Légasse, lequel a défendu sans détour la vision de Bayrou : « On finira par se rendre compte qu’il avait raison sur toute la ligne ! ».
Le courage politique en question
Pour Périco Légasse, le rejet des propositions de Bayrou illustre une faiblesse récurrente du pouvoir politique français : l’incapacité à assumer des décisions impopulaires mais jugées nécessaires. Comparant l’ancien Premier ministre à Pierre Mendès France, il a rappelé que ceux qui « disent le réel » finissent souvent isolés. Dans sa critique, il accuse les dirigeants actuels de se plier à la logique des médias dominants et de manquer de volonté réformatrice.
Vers une réforme radicale ?
Le chroniqueur est allé plus loin, évoquant l’idée d’une « année blanche » fiscale comme solution radicale pour remettre à plat un système jugé inégalitaire. Selon lui, la France débat du sujet depuis quinze ans sans jamais oser franchir le pas. Or, dans le contexte actuel de déficits massifs et de tensions sociales, la question d’une refonte en profondeur de la fiscalité française paraît inévitable.
Un gouvernement frileux face au sujet
Mais pour Légasse, le gouvernement de Sébastien Lecornu ne veut pas s’engager sur cette voie : « M. Lecornu n’a aucune envie de repenser la fiscalité », affirme-t-il, dénonçant un manque de courage politique face à un chantier explosif.