Face à la hausse continue de la taxe foncière, de nombreux retraités s’inquiètent de leur capacité à faire face à cette charge. Pourtant, des dispositifs existent pour soulager les foyers les plus modestes, notamment en fonction de l’âge.
Entre exonération totale, abattement partiel et conditions de ressources, voici ce que vous devez savoir pour savoir si vous pouvez (enfin) souffler. La taxe foncière est devenue une dépense annuelle difficile à assumer pour de nombreux propriétaires, en particulier les retraités. En 2025, elle a été revalorisée de 1,7 % au niveau national, une augmentation qui peut grimper bien au-delà dans certaines communes ayant relevé leur propre taux d’imposition.
La cause principale ? La réévaluation annuelle des valeurs locatives cadastrales, qui sert de base au calcul de la taxe foncière. À cela s’ajoute parfois la hausse des taux locaux décidée par les collectivités, ce qui entraîne une pression fiscale accrue sur les propriétaires.
Un soulagement partiel : la TEOM reste due
Même en cas d’exonération de la taxe foncière, attention : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) reste obligatoire. Ainsi, les retraités qui bénéficient d’un allègement fiscal continueront tout de même à recevoir un avis d’imposition, ce dernier ne portant que sur la TEOM. Vérifier soigneusement le détail de son avis d’imposition est donc crucial pour éviter de régler une somme à tort.
Qui est concerné par l’exonération ?
➤ Les retraités percevant certaines allocations
Les bénéficiaires de l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées) ou de l’ASI (allocation supplémentaire d’invalidité) sont exonérés de manière automatique de taxe foncière. Ce dispositif ne prend pas en compte les revenus, ce qui le rend particulièrement accessible pour les plus fragiles. Il suffit de percevoir l’une de ces aides pour ne rien payer, sauf la TEOM.
➤ Les propriétaires âgés de 65 à 75 ans
Si vous avez entre 65 et 75 ans, vous pouvez prétendre à un abattement de 100 € sur la taxe foncière, à condition que votre revenu fiscal de référence (RFR) ne dépasse pas les plafonds fixés. Pour 2025, ce seuil est aligné sur celui prévu pour l’exonération totale, soit environ 12 679 € pour une part fiscale, auquel s’ajoutent 3 386 € pour chaque demi-part supplémentaire.
Cet abattement partiel n’est pas automatique : il faut en faire la demande ou vérifier qu’il est bien appliqué dans l’avis d’imposition.
➤ L’exonération totale à partir de 75 ans
La véritable exonération arrive à partir de 75 ans, mais sous condition de ressources. Si vous respectez les plafonds de revenus (12 679 € + 3 386 € par demi-part en 2025), vous êtes exonéré intégralement de la taxe foncière sur votre résidence principale. Il n’est pas nécessaire que les deux membres d’un couple aient atteint 75 ans : un seul suffit pour que le foyer soit concerné.
Un autre avantage méconnu : cette exonération est durable. Tant que vos revenus restent en dessous du seuil, elle se reconduit d’année en année sans intervention de votre part.
Le dispositif « solidarité à la source » : une simplification en vue
Le nouveau mécanisme de « solidarité à la source », lancé depuis mars 2025, pourrait réduire les erreurs liées aux déclarations de ressources, en permettant un pré-remplissage automatique à partir des données détenues par l’administration (employeurs, France Travail, Assurance maladie…).
Cette réforme vise à limiter les oublis ou erreurs involontaires qui peuvent priver certains contribuables d’allègements fiscaux auxquels ils ont droit, notamment les retraités peu familiers avec les démarches administratives en ligne.