À travers un livre intime écrit par son amie Marcela Iacub, Laurent Ruquier lève le voile sur les blessures profondes qui ont jalonné son existence.
Une confession rare, touchante, où l’animateur emblématique ne cache rien : ni les douleurs d’une enfance mal-aimée, ni les vérités dérangeantes qu’il a mises en lumière en se racontant enfin.
Le 7 mai, Laurent Ruquier publiera « Ruquier, vies secrètes » aux éditions Harper Collins. Ce projet est né d’une complicité durable avec Marcela Iacub, auteure et sociétaire des Grosses Têtes. L’animateur y accepte de livrer ce qu’il n’avait jamais osé raconter, explorant les recoins les plus sensibles de son histoire personnelle. Loin du ton léger de ses émissions, ce livre est un miroir dans lequel il a accepté de se regarder en profondeur.
Une introspection hors des sentiers battus
Laurent Ruquier admet ne jamais avoir eu recours à la psychanalyse. Pourtant, l’expérience de l’écriture s’en est rapprochée. « Ce n’était pas une séance d’analyse, mais Marcela m’a obligé à me raconter, et en la lisant, j’ai découvert énormément de choses sur moi-même« , confie-t-il à Paris Match. Loin d’un simple exercice de mémoire, le livre lui a permis de mettre des mots sur des ressentis longtemps tus, ouvrant parfois des blessures qu’il n’avait jamais vraiment regardées en face.
Une mère absente à l’amour, présente à la douleur
L’un des passages les plus marquants du livre concerne la relation compliquée entre Laurent Ruquier et sa mère, Raymonde. Cette dernière, visiblement peu enthousiaste à l’idée d’avoir un fils, aurait déclaré à son propos : “S’il y avait eu la pilule, il ne serait pas là.” Une phrase d’une brutalité glaçante, restée gravée dans l’esprit de l’animateur. Et pourtant, pas de ressentiment. Pas de colère non plus. Seulement une lucidité désarmante.
Le pardon à travers la compréhension
Plutôt que d’entretenir de l’amertume, Laurent Ruquier cherche à contextualiser les mots de sa mère. « Je ne peux pas lui en vouloir, elle n’écoutait pas Françoise Dolto et ne lisait pas Psychologies magazine« , relativise-t-il, avec l’ironie douce qui le caractérise. Il reconnaît cependant que ces propos n’étaient pas anodins : s’ils ne l’ont pas blessé immédiatement, leur violence lui est apparue plus tard, à l’âge adulte, comme une évidence qu’il n’avait jamais voulu nommer.
Une déception maternelle aux répercussions concrètes
Raymonde ne voulait pas d’un garçon. Ce regret originel a même conduit la mère de Laurent Ruquier à l’inscrire dans une école réservée aux filles. Un geste symbolique, révélateur d’une volonté de le modeler autrement, de le plier à un idéal qu’il ne pouvait incarner. À travers ces choix, l’animateur recompose le puzzle d’une enfance où l’affection maternelle semblait conditionnée, presque inaccessible.
Laurent Ruquier, avec la pudeur qui le caractérise, offre un témoignage d’une rare honnêteté. Il ne règle pas ses comptes : il les comprend. À travers ce récit sans maquillage, il ne cherche ni la pitié ni la rédemption. Il donne simplement voix à l’enfant qu’il a été, et à l’homme qu’il est devenu — conscient que parfois, se raconter, c’est aussi se libérer.