Dans l’édition printanière de 2025 du magazine Schnock, un article poignant est consacré à Sheila, icône de la chanson française.
À travers une rétrospective touchante, l’article évoque un épisode sombre de sa vie, marqué par une rumeur qui la dépeignait faussement comme un homme, une « blague » qui a persisté durant quatre décennies. Aujourd’hui, soixante ans plus tard, elle transforme cette douleur en musique avec une chanson de son album « Venue d’ailleurs », sortie en 2021, exprimant ainsi sa résilience face à ce « traumatisme » qui a longtemps ébranlé sa vie personnelle et professionnelle.
Le déclenchement d’une rumeur insidieuse
Au début des années 60, à l’âge de 17 ans, Sheila était au cœur d’une industrie médiatique limitée, dominée par une seule chaîne de télévision et quelques stations de radio. C’est dans ce contexte que la rumeur a émergé, alimentée par son producteur Claude Carrère et le journaliste Gérard de Villiers. Le mensonge affirmait de manière provocante que Sheila, alors perçue comme une jeune fille innocente, était en réalité un homme. Cette fausse information s’est répandue rapidement, affichant des titres sensationnalistes à travers le pays, touchant profondément l’intimité de l’artiste.
Impact sur sa vie personnelle et réaction publique
Sheila se souvient avec douleur de l’impact de cette rumeur non seulement sur sa carrière mais aussi sur sa vie familiale. L’artiste révèle comment cette situation a bouleversé ses proches ; ses parents, confrontés à un tabou sexuel de l’époque, étaient constamment interrogés sur la véracité de cette rumeur. Le poids du jugement social et le manque de soutien ont eu des répercussions dévastatrices, entraînant l’isolement social de sa famille.
Conséquences à long terme et prise de conscience
Le calvaire ne s’est pas arrêté à la rumeur initiale. Sheila raconte comment, même après des années, les spéculations ont continué à évoluer de manière absurde, affectant des moments cruciaux de sa vie, tels que sa grossesse, durant laquelle on prétendait qu’elle dissimulait une « pochette d’eau de mer ». Ce n’est qu’après des moments de détresse, souvent partagés avec son producteur, qu’elle réalise que la rumeur était en fait orchestrée par lui-même, sous prétexte que « tant qu’on parlait de moi, c’était bon ». Cette révélation amère montre la manipulation médiatique à laquelle Sheila a été exposée, soulignant une période de sa vie où elle a choisi de ne pas porter plainte, suivant les conseils toxiques de son entourage professionnel.