Longtemps considérée comme l’un des plus grands privilèges de la classe politique, la retraite des sénateurs et des députés suscite un intérêt constant.
Entre systèmes autonomes, régimes spéciaux et réformes récentes, ces pensions continuent d’alimenter les débats autour de l’équité républicaine et de la justice sociale au sein des institutions.
Depuis 1905, les sénateurs bénéficient d’un régime de retraite propre, géré par une caisse indépendante du système général. Cette autonomie historique leur a permis de conserver des conditions particulièrement avantageuses, souvent éloignées de celles des citoyens ordinaires. Ce dispositif leur garantit une sécurité financière substantielle à la fin de leur mandat parlementaire.
Une retraite minimale après un seul mandat
Un sénateur ayant exercé un seul mandat de six ans peut percevoir une pension mensuelle de 2 200 euros nets, à condition d’avoir cotisé pendant quarante-deux années et d’avoir atteint l’âge légal de départ fixé à 62 ans. Ce seuil, bien que conditionné à une carrière longue, reste attractif pour une seule expérience électorale.
Des pensions augmentées avec l’ancienneté
Le cumul des mandats permet aux sénateurs de prolonger leur activité jusqu’à 72 ans. Dans ce cas, le montant de leur retraite peut s’élever à 3 856 euros nets par mois, un chiffre confirmé par le président du Sénat, Gérard Larcher, en 2019. Il s’agit d’une moyenne qui varie selon la durée et le nombre de mandats exercés.
Une cotisation plus élevée que celle des députés
Gérard Larcher a aussi précisé que les sénateurs cotisent davantage que les députés. Cette différence tient à la spécificité de leur caisse autonome, mais aussi au mode de calcul de leurs pensions. Du côté de l’Assemblée nationale, les députés bénéficient d’un système plus aligné sur celui des fonctionnaires depuis 2018.
Pour les députés, la retraite dépend également du nombre de mandats effectués. Après un seul mandat de cinq ans, un député touche en moyenne 684 euros nets par mois. Cette somme peut toutefois croître en cas de réélections successives ou en cumulant d’autres pensions.
À ce sujet, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, avait déclaré : « On peut toujours vouloir aller plus loin ». Une manière de reconnaître qu’un équilibre reste à trouver entre reconnaissance du service public et limitation des avantages institutionnels.
Des parlementaires peu actifs professionnellement
Elle avait également précisé que les parlementaires n’exercent plus ou très peu d’activités professionnelles en parallèle de leur mandat, ce qui justifie, selon elle, qu’ils disposent de droits à la retraite complets. Cette compensation vise à couvrir les périodes non cotisées dans le secteur privé.
Yaël Braun-Pivet a également rappelé qu’en 2017, le régime de retraite des députés avait été réformé afin d’être aligné sur celui de la fonction publique d’État, mettant fin à l’ancien système de double cotisation. Cette mesure, voulue par Emmanuel Macron, est entrée en application le 1er janvier 2018.