Depuis sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu fait face à une attention accrue — y compris autour de sa famille. Selon les informations du Parisien, ses parents bénéficient désormais d’une protection policière permanente, un dispositif rare qui suscite déjà la polémique.
Les parents du chef du gouvernement sont désormais escortés jour et nuit par trois agents du Service de la protection (SDLP) : un chauffeur et deux officiers de sécurité. Ce dispositif, réservé aux personnalités exposées à un risque identifié, prévoit un accompagnement constant, sept jours sur sept.
Le ministère de l’Intérieur, contacté par Le Parisien, a confirmé la mesure. Laurent Nuñez a indiqué que cette protection était mise en place pour des « raisons objectives de sécurité », après évaluation du risque par l’UCLAT (Unité de coordination de la lutte antiterroriste).
Un niveau de menace minimal, mais un dispositif validé
L’évaluation de l’UCLAT a classé les parents du Premier ministre au niveau T4, soit le plus bas sur l’échelle de menace (de T1 à T4). Ce classement correspond à une menace faible ou théorique, sans danger immédiat, mais pouvant justifier une surveillance préventive.
Malgré ce niveau limité, une protection rapprochée a été accordée. Officiellement, il s’agit d’une mesure de précaution destinée à prévenir toute atteinte symbolique au chef du gouvernement à travers ses proches.
Une décision qui divise les forces de l’ordre
Cette protection suscite toutefois des réserves au sein du SDLP. Plusieurs sources citées par Le Parisien parlent d’une « protection de confort », estimant qu’elle n’est pas justifiée au regard des risques réels. Dans un contexte de sous-effectif chronique au sein des services de protection, certains policiers jugent cette décision disproportionnée et difficile à justifier auprès du public.
Une affaire embarrassante pour Sébastien Lecornu
La polémique est d’autant plus vive que le Premier ministre lui-même avait récemment annoncé son intention de réduire les « protections indues » accordées aux responsables politiques.
Dès son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu avait promis de limiter les privilèges d’État, en particulier les dispositifs de sécurité prolongés pour les anciens Premiers ministres.
À partir du 1er janvier 2026, une réforme qu’il défend prévoit que ces protections seront plafonnées à dix ans après la fin du mandat.
Mais cette affaire pourrait désormais se retourner contre lui, certains y voyant une contradiction entre son discours de rigueur et la situation de sa propre famille.