Quatre ans après le début d’une rumeur aussi violente qu’infondée, la fille de Brigitte Macron est appelée à témoigner ce mardi 28 octobre 2025 au procès de dix personnes poursuivies pour cyberharcèlement. Un procès symbolique, où l’intimité d’une famille présidentielle se confronte à la brutalité des réseaux sociaux.
Depuis 2021, Brigitte Macron fait l’objet d’une rumeur infondée prétendant qu’elle serait née homme et aurait changé d’identité, un mensonge propagé sur les réseaux complotistes avant de s’étendre à l’international. Malgré les démentis formels et plusieurs plaintes déposées, la désinformation s’est ancrée dans certains cercles en ligne, transformant la Première dame en cible de moqueries et d’insultes.
Face à cette offensive numérique, dix personnes âgées de 41 à 65 ans comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir participé à cette campagne de harcèlement, en relayant, commentant ou amplifiant ces fausses informations.
“Un très fort retentissement” sur sa famille
Absente de l’audience, Brigitte Macron a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas assister aux débats, mais a transmis un témoignage poignant aux enquêteurs. Elle y évoque les conséquences intimes et familiales de la rumeur :
« Cette affaire a eu un très fort retentissement sur mon entourage et sur moi-même », a-t-elle déclaré, précisant que ses petits-enfants entendaient désormais dire que “leur grand-mère est un homme”.
Pour la Première dame, cette rumeur n’est plus seulement une attaque politique ou médiatique, mais une atteinte humaine et familiale. Sa fille, présente à la barre, doit témoigner de la violence psychologique subie par le clan Macron-Trogneux depuis quatre ans.
Dix prévenus face à la justice
Parmi les accusés figure notamment un publicitaire connu sous le pseudonyme “Zoé Sagan”, influenceur actif dans la sphère complotiste. D’autres prévenus, tels qu’un professeur de sport, un courtier ou un informaticien, affirment qu’ils n’avaient pas mesuré la portée de leurs publications, qu’ils qualifient de “satiriques” ou “libres d’opinion”.
L’une des figures centrales du dossier est une médium de 51 ans, autrice d’une vidéo virale publiée en 2021 affirmant que “Brigitte Macron n’aurait jamais existé” et que “son frère Jean-Michel aurait pris son identité après une transition de genre”.
Cette vidéo, visionnée plus de 4 millions de fois avant d’être supprimée, est considérée par le parquet comme le point de départ de la désinformation.
Une bataille judiciaire en plusieurs actes
Cette médium, déjà condamnée en 2024 pour diffamation, avait été relaxée en appel le 10 juillet 2025, décision contre laquelle Brigitte Macron et son frère Jean-Michel Trogneux se sont pourvus en cassation.
Ce nouveau procès pour cyberharcèlement s’inscrit dans la continuité de cette bataille judiciaire. Les réquisitions du parquet sont attendues en fin de journée, et le jugement devrait être mis en délibéré dans les semaines à venir.












