Le gouvernement s’apprête à engager l’une des réformes sociales les plus structurantes depuis vingt ans : la création d’une allocation sociale unique.

En regroupant le RSA, certaines aides de la CAF et les aides au logement, l’exécutif promet un système plus simple, plus lisible… mais surtout plus juste. Un chantier ambitieux, annoncé par Sébastien Lecornu pour décembre, et déjà au centre de toutes les attentions.
Présent aux Assises des départements dans le Tarn, le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé sa volonté de fusionner plusieurs dispositifs sociaux, freinés selon lui par une complexité administrative excessive.
Le constat est simple :
trop de bénéficiaires renoncent à leurs droits, faute de comprendre le système,
PUBLICITÉ:la fraude fragilise le pacte social, alimentant méfiance et injustices.
« Ayons le courage de faire ce que tout le monde réclame : l’aide sociale unique », a lancé le chef du gouvernement, persuadé qu’une simplification profonde peut renforcer l’adhésion collective.

Ce que regrouperait l’allocation sociale unique
Au cœur du projet : la création d’une aide comprenant plusieurs prestations déjà existantes, sans pour autant parler d’une fusion totale.
Les dispositifs concernés seraient :
le revenu de solidarité active (RSA),
certaines allocations familiales ou sociales versées par la CAF,
les aides personnelles au logement (APL, ALS).
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Selon les parlementaires mobilisés, il ne s’agira pas de faire disparaître ces aides, mais d’harmoniser barèmes, critères d’éligibilité et gestion, pour éviter les incohérences actuellement pointées par les associations, les départements et les bénéficiaires eux-mêmes.
Un chantier relancé… mais sous haute surveillance politique

L’idée n’est pas nouvelle : déjà évoquée par François Bayrou ou au sein de précédents gouvernements, elle est aujourd’hui relancée avec une détermination renouvelée.
Une mission parlementaire transpartisane a travaillé sur le sujet, mais plusieurs élues se veulent prudentes.
Sandrine Runel (PS) et Nathalie Colin-Oesterlé (Horizons) alertent :
« Aucun ménage précaire ne doit voir son niveau de vie baisser. »
Selon leurs projections, la réforme pourrait réduire le taux de pauvreté de 0,6 à 1,1 point, un chiffre encourageant mais insuffisant si certains foyers se retrouvaient perdants lors du passage à la nouvelle allocation.
Entre lutte contre la fraude et meilleure inclusion
Pour Sébastien Lecornu, cette allocation unique répond à un double objectif :
payer au juste droit : éviter les trop-perçus, les doublons et la fraude ;
ouvrir les droits automatiquement à ceux qui passent à côté des aides existantes par découragement ou manque d’information.
Une manière de concilier rigueur budgétaire et justice sociale, deux pôles souvent opposés dans le débat public, mais que le Premier ministre souhaite rapprocher.










