Le débat sur la réforme des retraites continue d’agiter la vie politique française. Alors que les syndicats ont rencontré le Premier ministre Sébastien Lecornu le 24 septembre pour réclamer un retour sur la réforme fixant l’âge de départ à 64 ans, Louis Sarkozy s’est exprimé publiquement.
Dans sa tribune, il appelle à dépasser les blocages pour affronter un système qu’il juge à bout de souffle. Selon Louis Sarkozy, la répartition telle qu’elle existe aujourd’hui ne peut plus tenir. Autrefois, quatre actifs finançaient un retraité ; ils ne sont plus que 1,6 aujourd’hui. Pour lui, ce déséquilibre structurel transforme le modèle social français en « machine à dettes ». Dans ce contexte, il estime qu’un simple geste politique ponctuel ne suffira pas : seule une majorité présidentielle solide pourrait réellement rouvrir le dossier sans risquer l’explosion sociale.
Le poids symbolique des retraites en France
En France, les retraites ne sont pas qu’une question budgétaire, elles sont un symbole politique et social. Louis Sarkozy souligne que les débats s’enflamment autour d’un âge légal qui, dans d’autres pays, dépend simplement de l’espérance de vie. Il juge cette crispation révélatrice d’une “immaturité nationale” : une incapacité à traiter ce sujet autrement que comme un tabou, quitte à paralyser le pays.
Le risque d’un effondrement économique
L’ancien président Nicolas Sarkozy a souvent comparé la situation française à celle de pays comme la Grèce ou le Portugal, dont les plans de sauvetage ont entraîné une baisse drastique des pensions. Louis Sarkozy avertit qu’en cas de crise majeure, les retraités français seraient les premiers touchés. Avec près de 330 milliards d’euros par an, les retraites constituent le premier poste de dépense publique, une charge difficilement soutenable à long terme.
Une solution « simple et mathématique »
Pour sortir de l’impasse, Louis Sarkozy préconise une réforme inspirée des pays nordiques. Il s’agirait d’indexer l’âge légal de départ à la retraite sur l’espérance de vie, afin de rééquilibrer les comptes. Selon lui, cette approche n’empêche pas d’aménager le dispositif pour les professions les plus pénibles. L’idée : plus l’on vit longtemps, plus il faut travailler, mais avec des ajustements sociaux adaptés.
Un problème plus large : la valeur du travail
Au-delà de l’âge légal, Louis Sarkozy met en avant un problème plus profond : le travail est, selon lui, trop lourdement taxé pour financer les retraites. Avec 28 % des salaires prélevés en cotisations, les actifs sont étouffés. Résultat : le coût du travail grimpe, les entreprises perdent en compétitivité et les jeunes générations peinent à envisager une vie familiale. Pour lui, il est urgent de « redonner de la valeur au travail » et de réduire son coût pour relancer l’emploi.
La comparaison avec les pays voisins
Les exemples étrangers servent d’arguments à son plaidoyer. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou le Danemark fixent déjà l’âge de départ à 65, 66 voire 67 ans. La France apparaît comme une exception : elle travaille moins longtemps mais dépense davantage pour ses retraités. Or, si le faible taux de pauvreté et la forte épargne des retraités français sont des réussites sociales, Louis Sarkozy estime qu’elles ne peuvent perdurer sans un rééquilibrage de l’effort collectif.