Au moment de la retraite, les écarts de revenus entre Français se révèlent parfois choquants.
Si le montant de la pension dépend normalement des années de cotisation et des salaires perçus, certains seniors n’ayant jamais travaillé touchent des revenus parfois supérieurs à ceux qui ont cotisé toute leur vie. Comment expliquer ce paradoxe ?
L’ASPA, le filet de sécurité minimum
En France, le système prévoit un dispositif pour les personnes âgées aux revenus très faibles : l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA), ex-minimum vieillesse. Accessible à toute personne résidant durablement en France, elle garantit un revenu de base pour éviter la pauvreté extrême.
Montant maximal pour une personne seule : environ 1 012 € par mois.
PUBLICITÉ:Pour un couple, la somme peut être plus élevée, selon les ressources du foyer.
Cette allocation n’est pas une retraite au sens strict, mais une aide sociale destinée à maintenir un niveau de vie minimum.
Des aides sociales qui s’ajoutent
Les bénéficiaires de l’ASPA peuvent cumuler d’autres dispositifs :
APL (Aide personnalisée au logement) : permet de réduire le coût du loyer ou de l’hébergement.
PUBLICITÉ:Complémentaire santé solidaire (CSS) : couverture médicale gratuite ou à coût réduit.
Aides locales et départementales : aménagement du domicile, services d’aide à la personne, mobilité.
Exonérations fiscales : abattements sur l’impôt, exonération de taxe d’habitation selon les situations.
Résultat : certains retraités n’ayant jamais travaillé peuvent atteindre, avec toutes ces aides cumulées, des revenus supérieurs à 1 200 € par mois.PUBLICITÉ:
Quand ceux qui ont travaillé touchent moins
La situation peut sembler injuste. De nombreux retraités ayant travaillé à temps partiel, eu des carrières hachées ou exercé comme indépendants perçoivent parfois moins de 900 € de pension par mois. Autrement dit, un senior ayant cotisé toute sa vie à mi-temps peut finir avec une retraite inférieure à celle d’une personne n’ayant jamais cotisé.
Une différence essentielle à retenir
Malgré ce paradoxe, il faut rappeler que :
L’ASPA n’est pas une retraite, mais une aide sociale financée par l’État.
PUBLICITÉ:Elle n’est pas transmissible aux héritiers.
Si le bénéficiaire laisse un patrimoine supérieur à 39 000 €, une partie des sommes versées peut être récupérée sur la succession par l’État.
Un équilibre entre solidarité et justice sociale
Le dispositif vise avant tout à lutter contre la grande pauvreté des personnes âgées. Mais il alimente le sentiment d’injustice chez certains retraités modestes qui, malgré une vie de travail, perçoivent parfois moins. Ce débat interroge le système français : faut-il renforcer la solidarité envers les plus précaires, ou mieux valoriser les petites carrières pour réduire ces écarts ?