Retirer un billet de 10 euros au distributeur : un geste simple, presque mécanique, pour nombre de Français.
Pourtant, cette habitude bien ancrée pourrait disparaître d’ici fin 2025, sous la pression de l’évolution numérique et de la rentabilité bancaire. Un changement silencieux qui pourrait redessiner notre rapport à l’argent liquide.
La fin annoncée des billets de 10 euros ?
Le billet de 10 euros vit ses derniers jours dans bien des distributeurs automatiques. Selon Force Républicaine, plusieurs banques envisagent d’en finir progressivement avec cette petite coupure jugée trop coûteuse à gérer. Entre les frais de maintenance, le stockage sécurisé, et la logistique que cela impose, le retrait de petites sommes n’est plus rentable pour les établissements financiers.
Dans un contexte où les paiements sans contact explosent et où le numérique devient roi, les petites coupures apparaissent désuètes. À l’heure de l’iPhone 16, le billet de dix fait figure de relique, comparé à la fluidité du paiement mobile. Le secteur bancaire s’oriente clairement vers une transition vers le tout-digital, quitte à exclure certaines franges de la population au passage.
Une résistance symbolique de trois banques françaises
Pourtant, tout le monde ne suit pas ce virage technologique sans réserve. Trois banques françaises entendent défendre le billet de 10 euros comme un symbole d’accessibilité : La Banque Postale, la Société Générale et le Crédit Agricole Centre Est. Ces établissements s’érigent en défenseurs de la proximité et de l’inclusion financière. Pour eux, conserver cette coupure est un geste de considération envers ceux qui ne vivent pas dans l’ère du paiement 100 % numérique.
Dans une société où l’on double-clique pour régler une course, ces banques rappellent que tout le monde n’a pas les moyens – ni l’envie – de vivre sans monnaie sonnante et trébuchante. Elles prennent position pour une finance plus humaine, plus inclusive, et moins soumise à la logique purement comptable.
Quelles options pour les clients lésés ?
Face à la disparition progressive des billets de 10 €, des solutions alternatives émergent pour continuer à disposer de liquide. Le cashback en magasin, par exemple, permet d’obtenir des espèces lors d’un achat. Les applications mobiles bancaires offrent également des options de retrait assisté ou à distance. Les virements instantanés entre particuliers peuvent aussi pallier le manque d’espèces, tout en gardant une certaine souplesse d’usage.
Ces alternatives se veulent pratiques, mais ne conviennent pas à tous. Pour les personnes âgées, isolées, ou sans accès aux outils numériques, le retrait classique reste une nécessité, pas un confort. D’où l’importance de préserver, au minimum, un socle de services accessibles.
Le « droit au cash » en ligne de mire
Consciente de ces enjeux, la Commission européenne réfléchit à instaurer un « droit au cash » à l’échelle de l’Union. L’idée serait de garantir à chaque citoyen un accès minimal à l’argent liquide, peu importe son lieu de résidence ou sa banque. Une manière de reconnaître que, même dans une Europe connectée, l’argent physique reste un vecteur de liberté, de dignité, et souvent, de survie économique.