Un drame bouleversant s’est joué dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 juillet près de Montceau-les-Mines. Cinq adolescents, tous mineurs, ont pris le volant d’un véhicule familial pour une virée nocturne.
L’un d’eux, âgé de seulement 13 ans, y a perdu la vie. Ce fait divers met en lumière les dangers croissants de certaines prises de risques adolescentes et soulève des interrogations sur les responsabilités collectives. C’est aux alentours de 4 heures du matin que les faits ont basculé. Cinq adolescents, tous âgés d’environ 15 ans à l’exception du plus jeune, 13 ans, circulaient à bord d’une voiture sur les routes de Gourdon (Saône-et-Loire). Lorsqu’une patrouille de police tente de les contrôler, le conducteur, non titulaire du permis, refuse d’obtempérer et prend la fuite.
Les forces de l’ordre assurent avoir suivi le véhicule « à distance », sans engager de réelle poursuite. Mais dans une route sinueuse et vallonnée, la voiture a quitté la chaussée avant de tomber dans un bas-côté de trois mètres, causant la mort du plus jeune passager, désincarcéré sur place. Les quatre autres occupants ont pu s’extraire seuls, souffrant de blessures légères.
Une enquête ouverte, des qualifications graves
Le parquet de Chalon-sur-Saône a immédiatement ouvert une enquête pour homicide involontaire, blessure involontaire et refus d’obtempérer. Le procureur Patrice Guigon a précisé que « aucun contact n’est intervenu entre les policiers et le véhicule », balayant ainsi toute hypothèse de course-poursuite agressive. Les deux agents, arrivés en premiers, ont prodigué les premiers soins aux adolescents, selon le parquet.
Le véhicule impliqué appartenait au père de l’un des jeunes, et rien ne permet d’affirmer pour l’instant que l’acte était prémédité. Ce sont donc les circonstances accidentelles, aggravées par l’absence de permis et la fuite, qui justifient l’ouverture de l’enquête sous ces chefs d’accusation.
Des collégiens sans antécédents signalés
Les cinq jeunes étaient tous scolarisés au collège Jean-Moulin de Montceau-les-Mines, et participaient régulièrement aux activités estivales proposées par la municipalité. Leur quartier d’origine, le Plessis, est classé zone prioritaire, mais aucun comportement inquiétant n’avait été signalé auparavant, affirme la maire Marie-Claude Jarrot.
L’élue parle d’une « énorme bêtise », mais aussi d’un drame qui dépasse l’imprudence : « Ils ont pris la voiture d’un des papas pour aller se balader, sans savoir conduire, et ça finit très mal. » Une cellule psychologique a été mise en place pour soutenir les élèves du collège ainsi que les agents municipaux en contact avec ces jeunes pendant les vacances.
Une tragédie qui interroge sur la responsabilité collective
Ce drame réveille un débat sensible : celui de la responsabilité partagée entre familles, institutions et société dans la prévention de ces actes à haut risque. Comment des mineurs peuvent-ils aussi facilement accéder à un véhicule ? Comment prévenir ce type de fugue nocturne, qui, si elle n’avait pas tourné au drame, aurait pu rester invisible ?
Le silence des signaux d’alerte est lui aussi troublant : aucune alerte préalable, aucun antécédent judiciaire ou éducatif signalé, une intégration active dans la vie locale… Autant d’éléments qui rappellent que la bascule vers le drame peut toucher n’importe quel groupe d’adolescents, même ceux perçus comme intégrés.
Une communauté en deuil
L’émotion est vive à Montceau-les-Mines. La municipalité, les équipes pédagogiques et les familles sont profondément touchées par la disparition de ce jeune garçon. Dans un tel contexte, l’heure est à la solidarité et à l’écoute, tant pour accompagner les jeunes survivants que pour aider les familles à surmonter l’indicible.