Face à la hausse des préoccupations environnementales et au retour des épisodes pluvieux, de nombreux particuliers choisissent d’investir dans un récupérateur d’eau de pluie.
Écologique et économique, cette pratique est néanmoins encadrée par une réglementation stricte, avec des démarches et obligations précises à respecter avant de se lancer. Contrairement à certaines idées reçues, l’eau de pluie collectée ne peut pas être utilisée sans restriction. Elle est réservée à des usages domestiques précis : alimentation des chasses d’eau, lavage des sols, arrosage du jardin, nettoyage des voitures ou encore lessivage des murs extérieurs. Son emploi pour la lessive est toléré uniquement à condition de traiter l’eau afin d’assurer une désinfection efficace. En revanche, il est strictement interdit de la consommer, de l’utiliser pour préparer des repas ou faire la vaisselle. La réglementation interdit également son usage intérieur si elle a ruisselé sur un toit contenant du plomb ou de l’amiante-ciment.
Les équipements conformes à la réglementation
Pour collecter efficacement l’eau de pluie, il est nécessaire d’installer une cuve adaptée, qu’elle soit hors-sol ou enterrée. Ces installations doivent être placées au plus près des gouttières afin de recueillir l’eau directement depuis la toiture. Autre exigence : les points d’accès à l’eau de pluie doivent être clairement identifiés et sécurisés pour éviter toute confusion avec le réseau d’eau potable. L’apposition visible d’un panneau « eau non potable » est obligatoire près de toute vanne de distribution.
Quand faut-il déclarer son récupérateur ?
La déclaration en mairie n’est pas systématique. Elle devient obligatoire uniquement si le récupérateur est raccordé au réseau d’assainissement collectif, car cela implique un suivi des volumes d’eau rejetés. Dans ce cas, il faut fournir des informations précises sur le bâtiment concerné et sur l’évaluation des quantités d’eau utilisées. Cette démarche vise à garantir la conformité du dispositif avec les normes sanitaires et environnementales en vigueur.
L’entretien et le contrôle des installations
L’efficacité et la sécurité d’un système de récupération dépendent directement de son entretien. Le site du service public recommande de vérifier tous les six mois la propreté du dispositif et de nettoyer la cuve de stockage une fois par an, en remplaçant les filtres si besoin. Les particuliers doivent aussi tenir un carnet d’entretien sanitaire, indiquant les vérifications réalisées, les dates de maintenance, le plan détaillé du dispositif et le relevé mensuel des volumes utilisés.
Les obligations vis-à-vis des occupants et des contrôles
Si vous louez ou vendez votre logement, il est obligatoire d’informer le locataire ou l’acheteur de la présence de votre équipement. Par ailleurs, des agents techniques peuvent contrôler régulièrement les récupérateurs d’eau de pluie. En cas de non-conformité, la mairie peut exiger des modifications ou, dans les cas extrêmes, ordonner la fermeture du dispositif.
Un geste écologique à encadrer
La récupération d’eau de pluie reste une initiative vertueuse, alliant respect de l’environnement et économies substantielles. Mais elle doit s’accompagner d’un strict respect des normes sanitaires et d’une vigilance constante quant à l’entretien. À terme, l’âge de vos cuves et la transparence de vos démarches pèseront autant que l’efficacité de votre installation.