Invité de l’émission Télématin sur France 2 ce jeudi 12 juin 2025, Raphaël Glucksmann a livré une interview sans détour dans la rubrique politique Les 4 Vérités.
L’eurodéputé de Place Publique a évoqué les violences scolaires, les dérives des réseaux sociaux, mais surtout l’impossible union avec Jean-Luc Mélenchon, qu’il accuse de bloquer toute alliance crédible à gauche. Julien Arnaud a d’abord interrogé Raphaël Glucksmann sur l’émotion suscitée par l’assassinat d’une surveillante à Nogent. Le député européen a exprimé sa consternation et son inquiétude face à une société où « plus aucune mesure ne semble capable d’endiguer la violence ». Selon lui, le cœur du problème réside dans la perte d’autorité, de repères et de cohésion sociale, et il appelle à un sursaut global, notamment autour des jeunes.
Réguler les réseaux sociaux dès l’adolescence
Glucksmann a profité de cette séquence pour réaffirmer son soutien à l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans, une position qu’il défend depuis plusieurs mois. Pour lui, la lutte contre les dérives numériques doit être une priorité politique : « Il faut aller plus loin dans la régulation. Les plateformes ont une part immense dans la désinhibition de la violence », a-t-il martelé.
Un rejet net d’une union avec Jean-Luc Mélenchon
Mais c’est sur le terrain de l’union de la gauche que le ton est monté d’un cran. À la question d’une alliance possible autour du Parti socialiste, Raphaël Glucksmann a d’abord rappelé les 14 % obtenus lors des élections européennes avec le PS, affirmant que c’est sur cette base qu’il faut « bâtir une alternative crédible et apaisée ». Puis il s’est attaqué sans détour à Jean-Luc Mélenchon : « Je ne partage ni la même vision, ni la même méthode, ni le même projet », a-t-il lâché, cinglant.
« Il faut arrêter l’hypocrisie »
Le compagnon de Léa Salamé a poursuivi en dénonçant un double discours dans les coulisses de la gauche : « Quand on parle en privé avec certains partenaires, ils reconnaissent que Mélenchon ne veut pas de l’union. Mais publiquement, ils agitent le drapeau de la gauche unie. C’est de l’hypocrisie. » Une déclaration qui vise autant les insoumis que ceux qui continuent de prétendre à une alliance globale, tout en sachant qu’elle est, selon lui, illusoire.
Une gauche qu’il veut reconstruire « sans fracture »
Raphaël Glucksmann n’exclut pas pour autant les rapprochements. Il tend la main à François Ruffin, aux Verts et aux socialistes, qu’il considère comme des partenaires possibles pour une gauche de propositions, tournée vers le débat public apaisé, loin des tensions internes qui parasitent la visibilité du camp progressiste.
Une audience au rendez-vous
Diffusée entre 7h40 et 7h50, l’interview a été suivie par 688 000 téléspectateurs, représentant 22,6 % de part d’audience. Preuve que le public reste sensible aux enjeux de recomposition politique à gauche. En moyenne, cette édition de Télématin, animée par Flavie Flament et Julien Arnaud, a rassemblé 659 000 personnes sur l’ensemble de la tranche horaire, soit 23,8 % du public présent.