Lors d’une récente manifestation en soutien à la population de Gaza, Jean-Luc Mélenchon a provoqué une vive polémique en s’emportant contre une équipe de journalistes sur place. Une nouvelle altercation verbale qui relance les critiques sur sa relation houleuse avec les médias.
Le 14 juin, une mobilisation importante s’est déroulée à Paris en soutien aux populations civiles touchées par les conflits au Moyen-Orient. Rassemblés place de la République, les manifestants ont défilé jusqu’à la place de la Nation. Tous les grands partis de la gauche y étaient représentés : Europe Écologie-Les Verts, le Nouveau Parti Anticapitaliste, mais surtout La France Insoumise, très attendue notamment pour la présence de l’eurodéputée Rima Hassan, récemment expulsée d’un territoire sensible.
Le journaliste Paul Gasnier, envoyé de l’émission Quotidien, a suivi l’événement pour en rendre compte. C’est à cette occasion que l’équipe de tournage a tenté de s’approcher de Jean-Luc Mélenchon pour recueillir une réaction.
Mélenchon invective un journaliste de Quotidien
Mais l’approche tourne court. Comme souvent avec l’ancien candidat à la présidentielle, la vue d’une caméra de l’émission Quotidien déclenche une vive réaction. D’après Paul Gasnier, Jean-Luc Mélenchon aurait invectivé l’équipe, en particulier le preneur de son, qu’il aurait qualifié d’« enfoiré » avant de lancer à répétition : « Va-t’en mec ! T’as pas honte ? »
Ces propos, tenus en public et captés par les caméras, ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant un tollé. Sur le plateau de Quotidien le 16 juin, Yann Barthès a dénoncé avec émotion cette attaque : « Notre preneur de son a un nom, et ce n’est pas “enfoiré”. »
Une relation conflictuelle avec la presse
Ce nouvel incident s’ajoute à une série d’altercations entre Jean-Luc Mélenchon et divers représentants de la presse. Depuis plusieurs années, le leader de La France insoumise entretient un rapport souvent conflictuel avec les journalistes, en particulier ceux des médias audiovisuels. On se souvient notamment de ses critiques contre les rédactions, de ses refus de répondre ou de ses commentaires jugés moqueurs ou condescendants à l’égard de certaines journalistes.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a à plusieurs reprises condamné ses propos et comportements. À titre d’exemple, en septembre dernier, lors d’un autre rassemblement politique, Mélenchon avait lancé à une équipe de presse : « Les fachos là, du balai ! » Des attaques frontales qui interrogent sur la conception que l’homme politique se fait du débat démocratique et du rôle de la presse.
Silence persistant face à la controverse
À ce jour, Jean-Luc Mélenchon n’a formulé aucune excuse officielles pour ses propos. De son côté, le journaliste visé n’a pas non plus réagi publiquement à la scène, préférant sans doute ne pas alimenter davantage l’escalade.
Ce silence pose question, d’autant plus qu’en tant qu’ancien député, chef de parti et personnalité influente de la vie publique, Jean-Luc Mélenchon se doit de respecter des standards de responsabilité. Une invective aussi brutale, proférée en public, met à mal son image de défenseur des libertés individuelles.
Reste à savoir si cet incident isolé deviendra un simple épisode de plus dans une longue série d’accrochages, ou s’il conduira enfin à une remise en question de ses rapports avec la presse.