À l’aube de ses 80 ans, Sheila continue d’incarner une force tranquille. Star indétrônable de la chanson française, elle demeure aussi une femme marquée par les épreuves, profondément attachée à sa famille.
À travers un témoignage rare, elle dévoile son instinct de grand-mère protectrice, en particulier envers Tara-Rose, sa petite-fille qu’elle entend préserver à tout prix. Le 16 août, Sheila fêtera ses 80 ans. Une date symbolique, mais loin d’annoncer un retrait. L’artiste vient de publier son 28ᵉ album, À l’avenir, et prépare une tournée baptisée 8.0 en clin d’œil à cet anniversaire marquant. Avec plus de six décennies de carrière, elle prouve une fois de plus que le temps ne l’a pas figée, bien au contraire. Son engagement sur scène, sa voix, sa silhouette reconnaissable entre toutes : tout en elle respire la continuité et l’élan.
Mais derrière l’icône pop, il y a Annie Chancel, femme meurtrie, mère endeuillée, et aujourd’hui grand-mère farouchement discrète.
Tara-Rose, un amour né dans la douleur
Tara-Rose, aujourd’hui âgée de 24 ans, est la petite-fille de Sheila et la fille de Ludovic Chancel, disparu tragiquement en 2017. Le décès de son fils unique a laissé chez l’artiste une plaie encore vive, une absence irréparable. Dans les colonnes de Gala, elle revient avec pudeur sur ce lien précieux, qui la rattache à Ludovic et l’aide, peut-être, à panser l’insupportable.
Pour Sheila, protéger Tara-Rose, c’est aussi protéger le peu qu’il lui reste de son fils. Loin des caméras, loin de la presse, loin de la pression que suppose un nom aussi célèbre, la jeune femme grandit à l’abri, sous le regard bienveillant d’une grand-mère qui, malgré sa notoriété, sait où placer ses priorités.
Dans un passage particulièrement émouvant de l’interview, Sheila formule un vœu sans appel : « Je veux qu’on la laisse tranquille. » Quelques mots simples, mais lourds de sens. Elle refuse de voir sa petite-fille devenir un sujet médiatique, un nom associé à la tragédie ou à la curiosité. Elle veut préserver, non exposer. Aimer en silence plutôt que partager sous les projecteurs.
Ce geste de retrait est rare dans un monde où le privé s’efface souvent devant le public. Sheila, pourtant icône médiatique depuis les années 60, trace une frontière nette entre sa vie d’artiste et son rôle de grand-mère. Une position courageuse, sincère, profondément humaine.
Une figure maternelle forte et inspirante
Sheila a connu bien des tempêtes : ruptures, chagrins, décès, drames familiaux… Mais elle n’a jamais laissé la douleur l’empêcher d’avancer. Aujourd’hui encore, elle choisit de rester debout, fidèle à elle-même, guidée par la musique, mais aussi par l’amour des siens.
Sa discrétion vis-à-vis de Tara-Rose est une forme d’engagement. Un refus de spectacle, un cri du cœur adressé à ceux qui pourraient être tentés d’exploiter une dimension intime. Elle ne cherche ni à susciter la pitié ni à alimenter les faits divers : elle agit, simplement, comme une grand-mère qui veut préserver une vie normale à sa descendante.