Du frigo au smartphone, il n’y a parfois qu’un pas. Et pour de plus en plus de Français, ce pas se franchit avec un assistant numérique : ChatGPT.
Face à l’éternelle question du dîner, ou pour trouver des idées de vacances, des conseils santé ou même aider leurs enfants à faire leurs devoirs, certains l’ont intégré à leur quotidien sans même s’en rendre compte.
« Qu’est-ce qu’on va manger ce soir ? » C’est l’une des requêtes les plus tapées par les utilisateurs francophones de ChatGPT. Entre manque d’inspiration, fatigue et contraintes alimentaires, nombreux sont ceux qui délèguent désormais cette mission à l’intelligence artificielle. Pour certains parents débordés, l’outil est devenu une aide de cuisine personnalisée : il propose des menus en fonction des restes du frigo, du temps disponible, ou des goûts des enfants.
« J’ai saisi trois ingrédients : courgette, feta, œufs… En une seconde, j’avais une recette simple et rapide », raconte Camille, 35 ans, mère de deux enfants. Une utilisation de bon sens, qui résume l’esprit d’une nouvelle génération d’utilisateurs : pratiques, pragmatiques et décomplexés vis-à-vis de l’IA.
Un compagnon multitâche, de la cave au grenier
Mais l’usage ne s’arrête pas à la cuisine. Organiser un voyage, écrire un mail, chercher des idées de cadeau, rédiger un mot d’excuse pour l’école… ChatGPT s’impose comme une boîte à outils numérique. Utilisé parfois plusieurs fois par jour, il répond en langage naturel, sans jargon technique, ce qui séduit même les moins technophiles.
« Je ne suis pas très à l’aise avec l’informatique, mais avec ChatGPT, j’ai l’impression de parler à un assistant personnel », confie Patrick, 62 ans, retraité. Il l’utilise pour reformuler des textes, rédiger ses courriers administratifs ou demander des conseils de jardinage.
Une aide à l’école… qui pose aussi des questions
Du côté des plus jeunes, l’outil est devenu un réflexe scolaire. Résumés de textes, explications de notions complexes, aides à la traduction… l’IA est rapidement devenue un assistant pédagogique discret mais efficace. Pour les parents, c’est aussi un soutien précieux. « Quand je n’ai pas la réponse à la question de SVT de mon fils, je la demande à ChatGPT », admet sans honte Nathalie, 42 ans.
Mais cet usage n’est pas sans poser des questions : entre assistance et tricherie, la frontière est parfois mince. Certains enseignants expriment leur inquiétude : « Les devoirs faits avec ChatGPT sont parfois trop bien écrits pour être honnêtes », confie un professeur de lycée. D’où la nécessité de réfléchir à un encadrement pédagogique.
L’IA, reflet d’un nouveau rapport à la technologie
Ce qui frappe dans cette appropriation massive de ChatGPT, c’est la banalité avec laquelle l’outil a été intégré dans les foyers. Plus qu’une révolution visible, c’est une mutation silencieuse des usages du numérique. Loin d’être réservé aux experts ou aux passionnés de tech, l’outil d’IA générative se glisse désormais dans les gestes du quotidien.
Simple, rapide, gratuit (en partie) : autant de qualités qui expliquent pourquoi il séduit une population de plus en plus large. Pour beaucoup, ChatGPT n’est plus une curiosité : c’est un réflexe. À l’image de l’assistant vocal d’un téléphone, ou d’un moteur de recherche.