Après plusieurs mois de silence et une tempête médiatique, Slimane revient sous les projecteurs en dévoilant un nouveau titre chargé d’émotion. Une apparition rare, empreinte de pudeur, mais aussi d’un message puissant porté par la voix d’un artiste ébranlé.
Slimane, pourtant omniprésent depuis ses débuts fulgurants en 2016, s’était fait discret depuis octobre 2024, alors que deux plaintes pour harcèlement sexuel visaient un membre de son équipe technique durant sa tournée Cupidon Tour. Même s’il n’est pas directement mis en cause, l’affaire a jeté une ombre sur sa fin de tournée, et l’artiste, visiblement affecté, s’est éloigné de l’exposition médiatique.
Depuis la clôture de ses concerts en février, Slimane ne s’était exprimé qu’avec parcimonie sur les réseaux sociaux, partageant uniquement quelques moments de vie avec sa fille Esmeralda, née en janvier 2022. Aucun post permanent ne venait plus nourrir ses 1,6 million d’abonnés sur Instagram, jusqu’à ce 26 juin 2025.
Une scène marocaine pour une confession artistique
C’est à Rabat, sur la prestigieuse scène du théâtre Mohammed VI, que Slimane a choisi de faire son retour, en tête d’affiche du festival Mawazine, un événement musical majeur au Maroc placé sous le haut patronage du Roi Mohammed VI.
Le chanteur a ému le public en livrant un concert aussi intense qu’introspectif. Après avoir interprété L’Hymne à l’amour d’Édith Piaf et Je suis malade de Serge Lama, il a enchaîné ses plus grands succès : Si je m’en allais, Avant toi, Des milliers de je t’aime, ou encore Ça va ça vient. Le point culminant de la soirée a été atteint lorsqu’il a rendu hommage à sa mère, aujourd’hui aveugle, en entonnant Dans le noir, un titre empreint de tendresse.
Mais c’est en clôture de son spectacle que Slimane a surpris le public avec une création inédite : À quoi je sers. Un cri du cœur, un poème désespéré et lucide, qui interroge la place de l’artiste face à un monde marqué par la guerre, la misère, et l’indifférence.
Un texte poignant, entre impuissance et engagement
Dans À quoi je sers, Slimane confie son désarroi, sa difficulté à trouver du sens dans un monde où la douleur l’emporte sur l’espoir. « À quoi je sers, quand j’vois des enfants crever / Mais que j’peux rien faire, à part en parler ? » chante-t-il, avec une intensité bouleversante. Les paroles, crues et sans filtre, traduisent une forme d’effondrement intérieur, où l’artiste se confronte à sa propre inutilité face aux drames humanitaires qui l’entourent.
Son amie de toujours, la chanteuse Vitaa, n’a pas tardé à réagir, sobrement mais intensément, avec un emoji triste, exprimant tout le poids émotionnel de cette chanson. Leur complicité artistique et humaine, forgée au fil des années, demeure intacte, et sa réaction en dit long sur l’impact de ce nouveau titre.
Un message au-delà de la musique
À travers ce morceau, Slimane semble envoyer un signal : celui d’un homme en quête de sens, qui ne peut se résoudre à chanter sans conscience du monde qui l’entoure. Si l’artiste ne commente pas l’affaire judiciaire en cours, sa posture publique suggère une volonté de recentrage, d’authenticité, loin du tumulte, recentré sur l’essentiel : sa musique, son public, ses proches.
Le titre À quoi je sers, dévoilé partiellement en vidéo, pourrait annoncer un virage artistique, une prise de parole plus engagée, plus brute, plus humaine encore que dans ses précédents albums. Le public ne s’y est pas trompé : les premiers extraits de cette chanson suscitent un élan d’émotion et de soutien sur les réseaux sociaux.
En renouant avec la scène et en livrant une œuvre viscérale, Slimane reprend la parole à sa manière : pas pour se défendre, mais pour chanter ce qui le ronge. Dans le vacarme du monde, sa voix reste celle d’un artiste sincère, et désormais, d’un homme qui doute, mais ne renonce pas.