La deuxième journée de mobilisation nationale, organisée ce jeudi 2 octobre, a été marquée par un climat électrique à Paris.
Plusieurs responsables socialistes, dont Olivier Faure et Boris Vallaud, ont été pris à partie par des manifestants hostiles, révélant les tensions persistantes entre une partie de la gauche militante et le Parti socialiste.
Alors qu’ils répondaient à la presse en marge du défilé, Olivier Faure et Boris Vallaud ont été la cible de huées et d’insultes, une poignée de manifestants scandant « PS collabo », « Faure dégage » ou encore « Retourne lécher les pieds de Sébastien Lecornu ». Un individu a même tenté de gifler Olivier Faure, geste rapidement empêché par le service de sécurité. Escorté, le premier secrétaire du PS a quitté le cortège avant de se rendre à l’Assemblée nationale.
Des tensions inédites avec la base militante
Ces incidents contrastent avec la première journée de mobilisation du 18 septembre, qui s’était déroulée sans heurts pour les responsables socialistes. La présence du PS dans la rue divise désormais, certains manifestants lui reprochant ses ambiguïtés vis-à-vis du gouvernement, alors même que le parti soutient le candidat LFI dans l’élection législative partielle des Français de l’étranger. L’image d’un PS contesté jusque dans les cortèges syndicaux illustre une fracture persistante à gauche.
Une mobilisation en net recul
Au-delà des tensions politiques, les chiffres traduisent une baisse significative de la mobilisation. La police a comptabilisé 85.000 manifestants hors Paris à la mi-journée, contre 200.000 lors du premier mouvement de septembre. Dans la capitale, la préfecture a recensé 24.000 personnes, loin des 55.000 de la précédente mobilisation. Olivier Faure, interrogé sur ce recul, y voit une « logique » liée au coût d’une journée de grève pour les salariés, mais insiste sur le fait que « la colère demeure dans les têtes et les cœurs ».
Un rendez-vous décisif à Matignon
Ces heurts interviennent à la veille d’une rencontre politique cruciale. Vendredi matin, le Premier ministre Sébastien Lecornu recevra une délégation socialiste dans le cadre des discussions sur le budget 2026. Olivier Faure a déjà averti : les propositions gouvernementales restent « très en deçà » des attentes de son parti. Le PS, fort de son poids à l’Assemblée, pourrait jouer un rôle déterminant dans une éventuelle motion de censure qui menace l’exécutif.
Un PS fragilisé dans la rue et au Parlement
Pris entre une base manifestante méfiante et un rôle décisif dans le jeu parlementaire, le Parti socialiste se retrouve dans une position délicate, contesté dans la rue et scruté par ses alliés comme par ses adversaires. La séquence illustre la difficulté pour Olivier Faure d’incarner à la fois un opposant crédible et un partenaire potentiel de compromis, au moment où le gouvernement cherche à sécuriser son budget.