À moins de deux mois de l’ouverture très attendue du procès de Cédric Jubillar, un nouveau coup de théâtre fragilise un peu plus la défense.
Alors que les témoignages accablants de son ex-compagne Justine refont surface, l’un de ses avocats, Me Jean-Baptiste Alary, a annoncé son retrait pour raisons de santé. L’affaire Delphine Jubillar, disparue en décembre 2020, semble plus que jamais s’approcher de son moment de vérité.
Un témoignage glaçant à quelques semaines du procès
Le 22 septembre prochain, Cédric Jubillar sera jugé devant la cour d’assises du Tarn pour le meurtre de sa femme Delphine, une infirmière de 33 ans disparue en pleine nuit, sans que son corps n’ait jamais été retrouvé. S’il clame son innocence depuis le début, un témoignage explosif vient relancer les spéculations.
Selon BFMTV, Justine, sa dernière compagne (prénom modifié), a été longuement entendue le 23 juillet dernier par les enquêteurs. Pour la première fois, elle affirme que Cédric lui aurait avoué le meurtre lors d’un parloir en avril.
« Je lui ai demandé clairement si c’était lui qui avait tué Delphine. Il m’a répondu par l’affirmative. »
Elle va même plus loin, livrant un détail macabre :
« Il m’a dit s’être débarrassé de la doudoune blanche de Delphine en la brûlant […] Il ne restait que les os. »
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Des confidences sinistres et cohérentes
Justine décrit un mobile lié à la rupture, aux tensions sur la garde des enfants et à l’adultère présumé de Delphine. Elle évoque également une couette retrouvée humide dans le sèche-linge — un élément troublant repéré dès les premières heures de l’enquête.
Selon elle, Cédric aurait expliqué que Delphine s’était uriné dessus pendant l’étranglement, ce qui l’aurait poussé à laver le linge en pleine nuit, renforçant les soupçons sur une mise en scène post-crime.
Autre élément troublant : il se serait blessé à l’avant-bras pendant les faits, une blessure qu’il avait expliquée à l’époque par des travaux de bricolage. Ce type de détail, appuyé par une observation déjà relevée par les enquêteurs, donne du crédit au témoignage de Justine, déjà interrogée par le passé.
La défense riposte, mais vacille
Face à ces révélations, la défense de Cédric Jubillar monte immédiatement au créneau. Me Alexandre Martin affirme que son client « n’a jamais dit ça » et accuse Justine de vouloir « attirer l’attention dans une affaire médiatique. » Un discours rodé, mais fragilisé par l’accumulation des accusations indirectes, et surtout par le retrait soudain de Me Jean-Baptiste Alary, l’un des piliers de la défense.
Dans une déclaration à La Dépêche, Me Alary justifie sa décision par des raisons de santé :
« Cette pression médiatique a eu de graves répercussions sur ma santé. »
Il ajoute néanmoins :
« Je reste convaincu de l’innocence de Cédric Jubillar. »
Il laisse donc Me Alexandre Martin et Me Emmanuelle Franck poursuivre seuls la défense, dans un climat de tension extrême.
Un procès sous haute tension
L’audience de septembre s’annonce comme l’un des procès les plus médiatiques de la décennie. L’absence du corps, les incohérences dans les versions de Cédric Jubillar, et maintenant les révélations à répétition de son ex-compagne alimentent l’attente d’un verdict fort. Pour la famille de Delphine, l’espoir d’une vérité judiciaire se mêle à la douleur d’un deuil sans sépulture.
L’accusé, lui, continue de clamer son innocence. Mais la machine judiciaire s’accélère, et chaque témoignage nouveau semble réduire un peu plus la marge de manœuvre de la défense.