Pour la première fois, le 6 mai, la cour d’assises spéciale d’appel a entendu les témoignages directs d’enfants de moins de 13 ans dans le procès en appel de deux complices présumés impliqués dans l’attentat meurtrier du 14 juillet 2016 à Nice.
Les témoignages ont été enregistrés en visioconférence depuis Nice, à distance du tribunal parisien où se déroule le procès.
Souvenirs d’une nuit tragique
Une adolescente de 13 ans, qui n’avait que 5 ans au moment de l’attaque, a livré un récit poignant. Elle se souvient clairement de cette nuit fatidique après le feu d’artifice. « Nous marchions tranquillement pour rentrer et soudain, ‘boum’, nous sommes tombés. » Elle décrit le chaos qui a suivi et se remémore le moment où elle s’est réveillée entourée de ses proches, tous blessés. Leur petit frère de huit mois avait disparu, laissant sa poussette cassée derrière lui.
Recherche désespérée du frère disparu
Dans un état de panique totale, ses parents ont fouillé les environs, désespérément à la recherche de leur fils. « Ma mère a dit que le bébé était peut-être mort. » Par chance, un couple franco-allemand avait retrouvé le petit, hurlant, et l’avait mis à l’abri chez une femme. La famille est depuis devenue très proche des survivants.
Cicatrices physiques et psychologiques
L’adolescente a été transportée à l’hôpital, saignant « de partout » et y est restée un mois. Son frère de 4 ans, également blessé, a souffert d’une double fracture de la mâchoire. Elle explique que les enfants touchés par l’attentat ont gardé des séquelles durables. « Les cicatrices ne sont pas seulement physiques, mais aussi psychologiques », souligne-t-elle. Les enfants ont subi des cauchemars et des angoisses persistantes.
Séquelles qui perdurent
Le frère de l’adolescente, aujourd’hui âgé de 12 ans, a décrit ses propres blessures. « J’ai dû manger des repas mixés pendant deux mois. » Aujourd’hui encore, il ressent une peur constante, surtout la nuit. « J’ai toujours une sensation d’angoisse. » Les témoignages des victimes, marqués par leur douleur, se poursuivront jusqu’au 17 mai.