Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine Aussaguel, a pris un tournant inattendu ce lundi 6 octobre 2025.

Ses avocats ont dénoncé une falsification de la procédure, accusant les enquêteurs d’avoir dissimulé un élément clé : une possible localisation du téléphone de l’amant de Delphine à proximité du domicile du couple, la nuit de la disparition.
Des accusations explosives de la défense
C’est une nouvelle étape dans un dossier déjà explosif. Les avocats de Cédric Jubillar ont accusé les gendarmes d’avoir “volontairement caché” des éléments cruciaux susceptibles de remettre en cause la solidité de l’enquête.
« Nous assistons à un véritable scandale », a lancé Me Alexandre Martin à la sortie de l’audience, dénonçant une “falsification manifeste” de la procédure. Selon lui, certains relevés téléphoniques, pourtant essentiels à la compréhension des faits, auraient été écartés ou dissimulés.
Le téléphone de l’amant au cœur du débat

L’audience de ce lundi a tourné autour d’une révélation : le numéro de téléphone de l’amant de Delphine Aussaguel aurait été détecté par l’antenne-relais couvrant le domicile du couple Jubillar à Cagnac-les-Mines la nuit de la disparition de l’infirmière, en décembre 2020.
Ce dernier, âgé de 44 ans et vivant à Montauban, a nié catégoriquement cette présence :
« Je n’ai jamais été à Cagnac-les-Mines », a-t-il assuré devant la cour.
Mais la défense affirme disposer d’éléments techniques montrant que son numéro figure parmi des centaines de connexions enregistrées cette nuit-là, certaines appartenant à des personnes résidant loin du village.
Un procès-verbal “disparu” qui interroge
C’est là que la situation devient encore plus troublante : le procès-verbal des réquisitions téléphoniques liées à ce numéro serait le seul manquant dans le dossier.
Les avocats de la défense y voient un signe de manipulation : « Plus de 200 numéros ont été analysés, mais celui-ci, le seul qui soulève question, n’a mystérieusement plus de trace », a souligné Me Emmanuelle Franck.
Le témoin, pour sa part, a évoqué « une explication informatique » possible, sans convaincre la défense, qui y voit une omission délibérée visant à orienter l’enquête exclusivement contre Cédric Jubillar.
Silence du parquet et tensions à l’audience

Face à la gravité des accusations, ni le parquet général ni les parties civiles n’ont souhaité réagir immédiatement. Un silence que la défense juge révélateur d’un malaise. L’audience, marquée par de vives tensions, a dû être suspendue quelques instants.
Pour les avocats de Jubillar, cette affaire démontre une fois encore que l’enquête a été menée “à charge”, sans réelle exploration des autres pistes possibles. « On a voulu trouver un coupable, pas la vérité », a martelé Me Martin, sous les flashs des caméras.
Une affaire qui divise toujours la France
Presque cinq ans après la disparition de Delphine Aussaguel, aucun corps n’a été retrouvé, et les preuves matérielles directes contre Cédric Jubillar demeurent fragiles. Ce nouveau rebondissement ne fait que raviver les doutes autour de la fiabilité de l’enquête.
Pour certains observateurs, la stratégie de la défense vise à semer le doute sur la procédure afin de fragiliser l’accusation. Mais pour d’autres, ces révélations soulignent des failles réelles dans un dossier instruit dans la précipitation et sous forte pression médiatique.










