La France se confronte à une crise carcérale sans précédent. Le nombre de détenus poursuit sa hausse et met en lumière une surpopulation devenue structurelle.
Alors que les places disponibles restent limitées, le pays s’approche d’un nouveau record inquiétant qui alimente le débat sur la politique pénitentiaire. Au 1er septembre 2025, la France comptait 84.311 personnes incarcérées, selon les données du ministère de la Justice. Un chiffre en hausse par rapport au mois précédent, confirmant une tendance persistante malgré un léger repli observé en août. Avec seulement 62.614 places opérationnelles, la densité carcérale atteint désormais 134,7%, un niveau qui frôle les records déjà constatés en juillet dernier.
Des établissements saturés au-delà du supportable
La situation est particulièrement alarmante dans certaines prisons. Dans 24 établissements ou quartiers pénitentiaires, le taux d’occupation dépasse les 200%, tandis que 66 autres affichent plus de 150%. En un an, la population carcérale a grimpé de plus de 5.300 détenus. Ces chiffres traduisent l’incapacité du système à absorber le flux constant de nouvelles incarcérations, et ravivent les inquiétudes sur les conditions de détention.
Les maisons d’arrêt, symbole d’une tension extrême
La densité carcérale atteint 164,1% dans les maisons d’arrêt, où se trouvent à la fois les prévenus et les condamnés à de courtes peines. Plus de 22.000 personnes sont ainsi en attente de jugement, donc encore présumées innocentes, mais incarcérées dans des établissements surpeuplés. Cette réalité interroge sur le respect de la présomption d’innocence et sur l’efficacité des alternatives à l’incarcération.
Les mesures alternatives encore marginales
Au total, 101.412 personnes étaient placées sous écrou début septembre. Parmi elles, 17.101 bénéficient d’un aménagement de peine, notamment sous bracelet électronique ou par un placement à l’extérieur. Ces alternatives, bien qu’en progression, restent encore trop limitées face à l’ampleur de la surpopulation. Elles peinent à compenser l’accroissement constant du nombre de détenus.
Une comparaison européenne défavorable
Selon une étude du Conseil de l’Europe publiée en juillet 2025, la France figure parmi les pays les plus touchés par la surpopulation carcérale, en troisième position derrière la Slovénie et Chypre. Cette situation, régulièrement dénoncée par les ONG et les instances européennes, fragilise l’image du pays en matière de respect des droits fondamentaux et pose un défi majeur à la justice française.