Face à l’explosion des coûts carcéraux, le ministre de la Justice Gérald Darmanin veut frapper fort.
En annonçant le rétablissement d’une participation financière des détenus à leurs frais d’incarcération, il inscrit une mesure symbolique mais marquante dans la politique de fermeté qu’il entend imposer au sein du système pénitentiaire français.
Une mesure oubliée depuis 2003 remise au goût du jour
C’est sur TF1 que Gérald Darmanin a officialisé lundi une annonce qui pourrait changer le quotidien des prisons françaises. Le ministre de la Justice a décidé de rétablir une pratique disparue depuis plus de vingt ans : la contribution des détenus aux frais liés à leur incarcération. Comparant ce principe à celui du forfait hospitalier, il a rappelé qu’avant 2003, chaque détenu devait payer un « forfait de présence » en prison, et a affirmé sa volonté de restaurer cette logique.
Le coût colossal du système carcéral français
Aujourd’hui, le fonctionnement des prisons pèse lourdement sur les finances publiques. Près de quatre milliards d’euros par an, soit dix millions d’euros dépensés chaque jour, sont nécessaires pour faire tourner le système carcéral. Gérald Darmanin a tenu à préciser que cette nouvelle participation ne visait pas à faire porter la charge intégrale aux détenus. Il s’agit, selon lui, d’instaurer un geste « symbolique mais important » en faveur du service public de la justice.
Des exemptions prévues pour les plus vulnérables
Pour rendre cette réforme acceptable, le gouvernement prévoit plusieurs aménagements. Les personnes en détention provisoire ainsi que les détenus reconnus indigents seront exemptés de cette contribution. Selon l’entourage du ministre, deux textes législatifs sont déjà en discussion à l’Assemblée nationale pour permettre une mise en œuvre rapide. Cette précision vise à désamorcer les critiques sur l’éventuelle inégalité d’application de la mesure.
Une réforme au service des agents pénitentiaires
Autre point important : l’intégralité des sommes collectées sera consacrée à l’amélioration des conditions de travail des personnels pénitentiaires. Gérald Darmanin l’a formellement indiqué dans une lettre adressée ce lundi aux agents de l’administration pénitentiaire. À travers cette réforme, le ministre cherche non seulement à responsabiliser les détenus, mais aussi à valoriser un corps de métier souvent oublié dans les débats publics.