La Méditerranée, que beaucoup imaginent paisible et épargnée par les grandes catastrophes naturelles, pourrait dans les décennies à venir être frappée par un phénomène redouté : le tsunami.
Selon la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, la probabilité qu’une vague de plus d’un mètre touche ce bassin fermé au cours des 30 prochaines années est désormais quasi certaine.
Les scientifiques désignent un point particulièrement sensible : la faille d’Averroès, située dans la mer d’Alboran, entre la côte andalouse de Malaga et le nord du Maroc. Un séisme majeur sur cette zone pourrait provoquer une déformation brutale du fond marin, générant une onde de submersion capable d’atteindre plusieurs mètres en certains endroits.
Des régions côtières vulnérables
La configuration semi-fermée de la Méditerranée rend ses littoraux particulièrement exposés. En Espagne, dans la région andalouse, mais aussi au Maroc et jusqu’en Algérie, les baies et estuaires pourraient amplifier la hauteur des vagues. Dans un tel scénario, les délais d’arrivée seraient très courts : quelques dizaines de minutes seulement, laissant peu de marge pour évacuer.
Un risque rare mais bien réel
Si les tsunamis restent rares dans le bassin méditerranéen, l’histoire rappelle que le danger n’est pas théorique. Le séisme de Lisbonne en 1755, bien que centré sur l’Atlantique, avait déjà provoqué des vagues meurtrières jusque sur les côtes marocaines et espagnoles. Aujourd’hui, la forte densité de population sur les rivages méditerranéens renforce encore les enjeux humains et économiques.
L’UNESCO insiste sur l’importance de la prévention. Le programme “Tsunami Ready”, lancé en Méditerranée et dans d’autres bassins, vise à sensibiliser et former les populations côtières à réagir en cas d’alerte. Reconnaître les signes précurseurs — forte secousse sismique, retrait brutal de la mer, grondement inhabituel — et gagner rapidement les hauteurs peut sauver des vies.