Michel-Edouard Leclerc, patron emblématique du groupe E.Leclerc, continue de faire parler de lui au-delà du monde des affaires.
À 73 ans, l’homme qui a transformé l’enseigne familiale en mastodonte multiforme ne cache plus son intérêt pour les débats politiques, allant jusqu’à se déclarer « disponible pour la nation ». À la tête du groupe E.Leclerc depuis des décennies, Michel-Edouard Leclerc a modernisé et diversifié l’enseigne en lançant des services novateurs tels que le voyage, la bijouterie ou encore le drive, tout en préservant la philosophie d’origine : défendre le pouvoir d’achat. Mais en février dernier, sur BFMTV, il a surpris en se disant prêt à servir la France, une phrase qui l’a instantanément propulsé parmi les « présidentiables » dans l’opinion. Un sondage l’a même placé en tête des chefs d’entreprise jugés capables d’occuper l’Élysée.
Des positions économiques tranchées
Invité régulièrement sur les plateaux télévisés, Michel-Edouard Leclerc n’hésite pas à bousculer les débats. Concernant la loi EGalim de 2018, il a déploré qu’« il n’y a que 40 % des acheteurs qui appliquent la loi », plaidant pour l’élargir et en renforcer l’application, tout en intégrant davantage les agriculteurs dans les négociations commerciales. Il juge aussi obsolète l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays d’Amérique du Sud, et propose la création d’un ministère de la Consommation pour défendre les acheteurs, la suppression de la TVA sur certains produits et la fin de la loi Descrozaille, qu’il veut « dézinguer ».
Un discours critique sur la dette et la gouvernance
Ce lundi 15 septembre sur BFMTV-RMC, il a attaqué le gouvernement sur sa communication autour de la dette française :
« Le spectacle est affligeant… Le discours de la dette, de la contrainte, de l’effort pour la dette, ça ne fait pas une politique sociale, ça ne fait pas une politique de croissance », a-t-il déclaré, dénonçant une « dramaturgie pleine d’ego » de la part de François Bayrou et d’autres responsables. Pour lui, « La France n’est pas en faillite, elle est même en légère croissance », balayant les alarmes budgétaires comme une mise en scène politique.
Un acteur économique devenu voix publique
En s’exprimant ainsi, Michel-Edouard Leclerc confirme son rôle de figure influente dans les débats nationaux. Sa connaissance des réalités économiques et du pouvoir d’achat en fait un interlocuteur écouté, mais ses déclarations sur une possible ambition présidentielle suscitent autant de curiosité que de scepticisme. Qu’il se lance ou non, son activisme médiatique montre que certains capitaines d’industrie souhaitent peser sur l’avenir politique du pays, au-delà des rayons de leurs supermarchés.