À peine nommée à la tête du 20h de France 2 pour la rentrée prochaine, Léa Salamé anticipe déjà les questions de déontologie.
En couple avec l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, possible candidat à la présidentielle de 2027, la journaliste s’engage à se retirer de l’antenne si nécessaire, pour éviter tout soupçon de conflit d’intérêts.
Interrogée par La Tribune Dimanche sur les implications de sa nouvelle fonction en lien avec la carrière politique de son compagnon, Léa Salamé a répondu sans détour. Si Raphaël Glucksmann, chef de file du mouvement Place Publique, se lançait dans la course à l’Élysée, elle se mettrait « en retrait » de son rôle au 20h de France 2.
« Mon couple n’est un secret pour personne », rappelle-t-elle, tout en affirmant une séparation stricte entre vie personnelle et engagements professionnels. Une ligne qu’elle dit avoir toujours respectée, que ce soit sur France Inter ou dans L’Émission politique, qu’elle a animée pendant cinq ans.
Une gestion rigoureuse des rôles respectifs
Lorsqu’en 2024, Glucksmann était candidat aux élections européennes, Léa Salamé avait déjà fait le choix de se retirer temporairement de France Inter. Ce précédent démontre une volonté assumée de ne pas brouiller les lignes entre sphère privée et sphère publique.
« Il n’a jamais tenu mon stylo, ni moi le sien », assure-t-elle avec fermeté. Une formule limpide pour rappeler que chacun agit de son côté, sans interférence, malgré les inévitables regards extérieurs qui scrutent ce couple exposé.
Une carrière politique et médiatique qui s’entrelacent
La trajectoire de Raphaël Glucksmann prend, de son côté, une tournure de plus en plus présidentielle. Fort de ses bons résultats aux européennes, et d’un positionnement pro-européen clair, le député social-démocrate pourrait incarner une alternative de gauche pour 2027.
L’éventualité de sa candidature relance donc le débat sur la compatibilité entre les engagements personnels de certains journalistes et leur rôle dans l’information publique. Un débat d’autant plus vif que Léa Salamé prendra en charge le JT de 20h de France 2, vitrine emblématique du service public et point névralgique de l’information politique française.
Une journaliste aguerrie aux situations sensibles
Léa Salamé rappelle qu’elle a déjà mené des interviews politiques majeures sans jamais être mise en cause sur son intégrité. Elle cite notamment le débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle 2022, les interviews du 14 juillet, ou encore les matinales de France Inter, où elle a reçu l’ensemble des figures politiques, toutes tendances confondues.
Ce parcours, insiste-t-elle, montre sa capacité à cloisonner les rôles et à faire primer la rigueur journalistique. Mais en prenant les devants dès aujourd’hui sur la question d’un éventuel retrait, elle cherche aussi à désamorcer les critiques avant qu’elles ne surgissent.