Un après-midi ordinaire a basculé en scène d’angoisse dans le centre ancien de Toulon lorsqu’un enfant de neuf ans a été aperçu seul, en pleurs, au pied d’un immeuble.

L’incident, survenu le 14 février 2024, a mis en lumière les difficultés d’une mère dépassée et d’un enfant souffrant d’un trouble encore non diagnostiqué. Le garçon avait parcouru près de 500 mètres pour rejoindre l’appartement de sa tante, pensant y trouver refuge. Assis sur un trottoir, les yeux embués de larmes, il a été découvert par des passants qui ont alerté les secours. « J’ai l’habitude d’aller chez ma tata, mais jamais tout seul », confiera-t-il aux enquêteurs. Sa tante, elle, n’était pas encore rentrée chez elle, laissant l’enfant livré à lui-même.
Une dispute qui dégénère
Un peu plus tôt dans la journée, une dispute avait éclaté à propos des devoirs. La mère, âgée de 43 ans, reconnaît avoir perdu le contrôle. « Prends ton pyjama, ton doudou et dégage chez ta tante ! », aurait-elle crié dans un moment de colère. Elle explique aujourd’hui avoir « pété un câble », submergée par l’agacement et la fatigue. « Il n’arrêtait pas de me demander l’heure. C’est monté crescendo, je n’ai pas réussi à gérer », détaille-t-elle avec regret.
Un trouble du comportement encore ignoré
À ce moment-là, l’enfant n’avait pas encore été diagnostiqué d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Ce trouble du neurodéveloppement peut provoquer agitation, impulsivité et crises soudaines, rendant la gestion du quotidien particulièrement éprouvante. « Quand je lui dis non, il tape du pied et se met en colère… », explique la mère, consciente aujourd’hui que son propre épuisement a aggravé la situation. Elle affirme avoir pris conscience de la gravité de son geste : « C’était mal. Je le sais. Lui aussi sait qu’il a dépassé les limites. »

Une prise en charge éducative mise en place
Le juge des enfants a ordonné une mesure d’assistance éducative, afin d’accompagner l’enfant dans son développement et de soutenir la mère dans ses responsabilités. Cette démarche vise à apaiser les tensions familiales et à établir des repères stables. Ce type de dispositif inclut souvent un suivi régulier, des conseils parentaux et une coordination avec les professionnels de santé.
Une sanction symbolique, mais un rappel ferme
La mère a été condamnée à 500 euros d’amende avec sursis pour « soustraction d’un parent à ses obligations légales compromettant la sécurité d’un enfant ». Elle devra également suivre un stage de responsabilité parentale, destiné à mieux comprendre ses réactions et apprendre à y répondre autrement. L’objectif n’est pas de punir, mais de prévenir toute nouvelle situation mettant l’enfant en danger.










