Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les vestes de costume arborent ces petits boutons inactifs aux poignets ?
Derrière ce détail anodin se cache un héritage militaire surprenant, un savant mélange d’usage pratique et d’esthétique, qui a traversé les siècles pour devenir un signe distinctif de l’élégance masculine.
On raconte qu’un grand stratège, Napoléon ou Nelson selon les versions, aurait voulu empêcher ses soldats de se moucher sur leur manche. Ainsi naîtrait la fameuse idée des boutons aux poignets pour dissuader l’usage des manches comme mouchoir. Aucun document d’époque ne confirme cette anecdote, mais elle illustre l’imaginaire collectif autour de ce détail vestimentaire.
Une origine militaire aux allures de brassards
Au XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècle, les uniformes militaires comportaient de larges brassards renforcés, cousus au bas des manches pour résister à l’usure. Ces protections étaient fixées par une série de boutons solides destinés à maintenir le tissu sous les contraintes du terrain. L’armée russe de Pierre I fut l’une des premières à adopter ce dispositif.
De la fonction au symbole d’élégance
Avec le temps, les revers ont disparu, mais les boutons ont perduré, devenant un marqueur de raffinement. Autrefois purement technique, cet ornement s’est mué en un signe de prestance masculine. Le bouton de manche s’est ainsi intégré au costume civil, aux côtés de la cravate et du gilet, pour affirmer le style et la distinction.
Un clin d’œil stylistique pour le gentleman moderne
Aujourd’hui, ces petits boutons sont essentiellement décoratifs ; ils structurent visuellement la manche et rythment la coupe. Supprimez-les, et la veste paraîtrait inachevée, presque déséquilibrée. Sur les pièces haut de gamme, ils peuvent même être fonctionnels, offrant une boutonnière ouverte à l’ancienne, gage de savoir-faire et de qualité pour les amateurs éclairés.