Si vous avez déjà croisé un motard vous adressant un curieux geste de la jambe sur la route, vous n’êtes pas seul.
Souvent mal compris des automobilistes, ce signal fait pourtant partie d’un langage codé que les motards maîtrisent parfaitement. Un langage silencieux, mais riche de sens, forgé par la route et la solidarité.
Contrairement aux automobilistes, les motards ne peuvent compter sur la parole ou le klaxon pour communiquer facilement. Entre le casque, le vent et le bruit du moteur, les échanges verbaux sont impossibles en pleine circulation. Pour pallier cela, la communauté motarde a inventé ses propres codes gestuels. L’un des plus répandus : tendre la jambe vers l’arrière ou le bas. Un geste rapide, discret, mais qui en dit long pour ceux qui en comprennent la signification.
Dire merci sans lâcher le guidon
Lorsqu’un automobiliste facilite un dépassement en s’écartant ou en ralentissant, le motard exprime sa gratitude avec ce fameux coup de jambe. Pourquoi ne pas utiliser la main, comme dans un salut classique ? Parce qu’en phase d’accélération ou de manœuvre, lâcher le guidon peut s’avérer risqué. La jambe devient donc un substitut efficace et sûr pour transmettre ce remerciement. Ce réflexe, aussi pratique que poli, fait partie intégrante du savoir-vivre motard.
Une alerte en cas de danger
Mais ce geste ne sert pas qu’à remercier. Il peut aussi devenir un signal d’alerte. Lorsqu’un motard repère un danger potentiel sur la chaussée — flaque d’huile, graviers, plaque humide — il tend la jambe pour prévenir ceux qui le suivent. C’est une forme de protection collective, un réflexe de solidarité entre deux-roues. Sur des routes où chaque détail peut provoquer une glissade, ce langage non-verbal peut faire la différence entre un trajet serein et un accident.
Geste codifié ou malentendu ?
Cependant, tous les conducteurs ne connaissent pas la signification de ce geste. Et dans certaines circonstances, notamment sur une moto sportive où le corps est plus replié, le mouvement de la jambe peut paraître brusque ou même agressif. Il arrive que des automobilistes interprètent cela comme une provocation, ou croient à tort que le motard veut donner un coup de pied. D’autres imaginent qu’il s’étire ou qu’il est simplement inconfortable.
Une culture de la route à mieux comprendre
Ces incompréhensions montrent combien les codes de conduite entre motards et automobilistes diffèrent. Pourtant, dans l’écrasante majorité des cas, le message est simple et bienveillant : « Merci » ou « Attention ». Il s’agit d’un langage de la route, né d’un besoin de sécurité et de reconnaissance mutuelle. Une forme de communication qui mérite d’être connue et respectée, pour une meilleure cohabitation sur l’asphalte.