Une paix fragile après des années de tensions : les enfants d’Alain Delon ont enfin trouvé un terrain d’entente sur l’épineuse question de l’héritage.
Si Anouchka hérite d’une part majoritaire et de droits exclusifs, elle devra aussi assumer le poids fiscal d’une succession lourdement imposée en France. Après de longs mois de discorde, la fratrie Delon semble avoir enterré momentanément la hache de guerre. Selon les informations du Point, Anouchka Delon a accepté de s’acquitter de ses droits de succession en France, un compromis de taille dans un dossier jusqu’alors miné par les querelles. Représentée, comme ses frères Anthony et Alain-Fabien, par le même avocat fiscaliste, Emmanuel Dinh, la jeune femme devra s’acquitter d’un taux d’imposition à 45 %, le plus élevé prévu par la législation française.
Ce point est d’autant plus crucial que le patrimoine de leur père, Alain Delon, aurait pu faire l’objet de revendications en Suisse, où l’acteur possédait deux biens immobiliers à Genève. Mais les autorités françaises auraient pu démontrer sans difficulté que l’acteur résidait principalement à Douchy, dans le Loiret, anéantissant ainsi toute tentative de délocalisation successorale.
Une répartition inégale et symboliquement lourde
Anouchka est la grande bénéficiaire du testament d’Alain Delon. L’acteur, qui entretenait avec sa fille une relation étroite jusqu’à ses derniers jours, lui lègue 50 % de son héritage, contre 25 % chacun pour ses fils Anthony et Alain-Fabien. Cette décision, consignée dans le testament officiel, confirme l’existence d’une préférence claire, qui a cristallisé les tensions au sein de la fratrie.
En dépit des rancœurs passées — ponctuées de plaintes, mains courantes et déclarations publiques assassines — les trois héritiers ont donc dû composer avec la réalité juridique, acceptant une répartition déséquilibrée mais juridiquement encadrée. Au terme des prélèvements fiscaux, Anouchka devrait toucher entre 12 et 13 millions d’euros, une somme divisée par deux pour ses frères, soit environ 6 millions d’euros chacun.
Le droit moral : un pouvoir symbolique et stratégique
Au-delà de la fortune, le point le plus sensible pourrait bien être la gestion de l’image et de l’œuvre d’Alain Delon. Dans un second testament évoqué dans Les Derniers Jours du Samouraï de Laurence Pieau et François Vignolle, Anouchka Delon est désignée comme l’unique détentrice du droit moral de l’œuvre de son père.
Ce droit moral lui confère un pouvoir absolu : elle seule pourra autoriser ou interdire l’exploitation future de l’image, des archives ou des enregistrements de l’acteur. Une prérogative de poids, surtout à l’heure où les figures patrimoniales du cinéma français sont régulièrement remises en lumière via des documentaires, rééditions ou biopics.
Bien que Pathé ait racheté une partie du catalogue d’Alain Delon, Anouchka gardera le dernier mot sur l’utilisation posthume de l’aura du « Samouraï », une décision qui pourrait nourrir à nouveau les frustrations de ses deux frères.