Au lendemain d’une rencontre diplomatique à Washington, Emmanuel Macron a dressé un tableau sombre de l’avenir en Ukraine. Le président français a mis en garde les Européens contre la menace persistante de la Russie et s’est montré beaucoup moins confiant que Donald Trump sur la perspective d’un accord de paix.
Interrogé sur LCI, Emmanuel Macron a tenu des propos particulièrement fermes. Il a décrit Vladimir Poutine comme « un prédateur, un ogre à nos portes » qui a besoin de « continuer de manger » pour assurer sa propre survie. Selon lui, la Russie, depuis son intervention en Géorgie en 2007-2008, s’est imposée comme une « puissance de déstabilisation » cherchant à redessiner les frontières pour accroître son influence.
Une menace durable pour l’Europe
Pour le chef de l’État, il serait illusoire de croire à un retour rapide à la normalité. Avec 40 % de son budget consacré à l’armement et une armée de plus d’1,3 million d’hommes mobilisés, la Russie ne saurait revenir du jour au lendemain vers un modèle pacifique et démocratique. Macron estime donc que la menace reste réelle pour l’ensemble du continent, même si la France n’est pas directement visée à court terme. « Il ne faut pas être naïfs », a-t-il insisté.
Des positions divergentes avec Donald Trump
Ces déclarations interviennent après une réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens, au cours de laquelle a été annoncée la préparation d’une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. Là où l’ancien président américain affiche un certain optimisme quant à un accord possible, Emmanuel Macron se montre réservé. Sur NBC News, il a confié ne pas voir chez Vladimir Poutine la volonté actuelle de rechercher la paix : « Peut-être suis-je trop pessimiste, mais les faits ne montrent pas un désir de paix », a-t-il déclaré.
Un signal adressé aux alliés européens
Par ce discours, Emmanuel Macron cherche à alerter ses partenaires européens. Selon lui, la Russie restera durablement une puissance de déstabilisation, ce qui impose aux Européens de renforcer leur vigilance et leur cohésion stratégique. À l’heure où certains évoquent un possible processus de négociation, le président français insiste sur la nécessité de préparer l’avenir sans illusion face au Kremlin.