La réunion d’urgence convoquée par le Premier ministre François Bayrou à Matignon a mis en lumière les tensions croissantes au sein du gouvernement concernant la politique du voile dans le sport.
Cette session, qui s’est tenue ce mardi, a réuni des figures clés du cabinet pour harmoniser les positions divergentes et trouver une voie commune.
Rencontre à hauts enjeux à Matignon
François Bayrou a tenu à clarifier la situation après que des désaccords aient été publiquement exprimés par plusieurs ministres. Les divergences concernant le port du voile dans les activités sportives ont suscité de vifs débats, notamment entre Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation, et Gérald Darmanin, ministre de la Justice. Ce dernier a menacé de démissionner, refusant de participer à un gouvernement qui, selon lui, cède sur des principes fondamentaux.
Divergences et menaces de démission
Gérald Darmanin, particulièrement critique, a mis en avant la nécessité d’interdire le voile dans le sport, une position qui contraste avec celle de Marie Barsacq, ministre des Sports, qui a émis des réserves quant à une loi récemment votée. « On ne peut pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions-là, » a déclaré Darmanin, exprimant son mécontentement face à la législation perçue comme laxiste.
Des positions variées au sein du gouvernement
Marie Barsacq et Elisabeth Borne ont été les principales cibles des critiques de Darmanin. Borne a soutenu l’autonomie des fédérations sportives dans la définition de leurs règles, une approche validée par le Conseil d’État. En revanche, Darmanin a insisté sur l’importance d’un espace sportif neutre, exempt de tout signe religieux, affirmant que le port du voile n’était « pas une tradition française » et ne devrait pas être accepté dans le cadre sportif.
La neutralité du sport en question
La question du voile dans le sport continue de diviser, avec certaines fédérations l’interdisant, comme au football, tandis que d’autres, comme au handball, l’autorisent. Cette polarisation reflète les tensions plus larges au sein de la société française sur la place de la religion et ses manifestations dans l’espace public.