L’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) revient au cœur du débat politique, accusée à tort d’offrir une « retraite » à des étrangers n’ayant jamais travaillé en France.
Relayée par plusieurs figures du Rassemblement national, cette polémique soulève des interrogations. Pourtant, derrière les slogans, les règles encadrant ce dispositif apparaissent beaucoup plus strictes.
L’Aspa ne constitue pas une retraite contributive mais une allocation sociale destinée à garantir un revenu minimum aux plus de 65 ans disposant de faibles ressources. Pour une personne seule, son montant maximal s’élève à 1 034,28 € bruts par mois, et pour un couple à 1 605,73 €. Elle vient uniquement compléter les revenus du bénéficiaire pour atteindre ce seuil.
Des critères rigoureux pour les étrangers
Contrairement à une idée répandue, il n’est pas possible de toucher cette aide sans lien avec la France. Les étrangers doivent résider légalement sur le territoire au moins neuf mois par an et détenir un titre de séjour depuis dix ans minimum. Quelques exceptions existent pour les réfugiés, apatrides, anciens combattants au service de la France ou bénéficiaires de protections internationales.
Des accords particuliers entre pays
Certains ressortissants étrangers échappent à la condition des dix ans en raison d’accords bilatéraux. C’est le cas notamment des citoyens de l’EEE, de la Suisse, mais aussi de pays liés historiquement à la France comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie ou le Sénégal. Pour ces derniers, l’exercice d’une activité salariée en France suffit à valider l’éligibilité.
Une aide limitée et récupérable
L’Aspa demeure une aide ciblée et minoritaire. Seules 3 % des personnes qui en bénéficient sont des étrangers n’ayant pas ou peu travaillé en France, souvent des veuves dont la petite pension est complétée. Par ailleurs, les sommes perçues peuvent être récupérées sur la succession du bénéficiaire si son patrimoine net dépasse 100 000 € en métropole et 150 000 € dans certaines régions d’outre-mer.