À 80 ans, Pierre Arditi poursuit sa carrière avec la même intensité, oscillant entre théâtre, cinéma et télévision.
Mais derrière l’image du comédien fringant, se cache un homme lucide qui n’hésite pas à parler de sujets délicats. Récemment, il s’est confié à TF1 sur la vieillesse, la fin de vie et sa santé, livrant un témoignage à la fois grave et teinté d’humour. Né au milieu des années 1940, Pierre Arditi découvre très tôt les planches grâce à sa sœur. C’est en 1965, au théâtre du Cothurne, à Lyon, qu’il débute sa carrière, avant de s’imposer comme l’un des visages familiers de la scène française. Marqué par une tentative de suicide dans sa jeunesse, il trouve dans le théâtre une raison de vivre et de s’accrocher. Rapidement, il élargit son horizon en jouant aussi bien pour la télévision que pour le cinéma.
Le cinéma et la rencontre avec Alain Resnais
Sa percée au cinéma survient en 1978 avec L’Amour violé. Mais c’est surtout sa rencontre avec Alain Resnais qui change sa trajectoire. Le cinéaste fait de lui l’un de ses acteurs fétiches, le dirigeant à près de dix reprises. Leur collaboration lui vaut deux César : en 1986 pour Mélo et en 1993 pour Smoking/No Smoking. Dans les années 1990, il s’impose également sur le petit écran avec la série Passeur d’enfants, gagnant en popularité auprès du grand public.
Un acteur populaire et un caractère bien trempé
Avec ses coups de gueule médiatiques, ses prises de position parfois tranchantes et son franc-parler, Pierre Arditi incarne une génération d’acteurs à l’ancienne. Sa chevelure argentée et son ton malicieux en font une figure familière du paysage culturel français, aussi à l’aise dans les rôles sérieux que dans les confidences à cœur ouvert.
Ses confidences sur la fin de vie
Lors d’un entretien à TF1, Arditi a surpris en abordant sans détour la question de la fin de vie. « Quand on vieillit, on se dit que la vie, c’est quand même pas mal. Ce qui est dommage, c’est que ça s’arrête », a-t-il confié avec une pointe d’ironie. L’acteur a expliqué qu’il ne souhaitait pas s’acharner si sa santé venait à se dégrader : « Quand je me sentirai vraiment diminué, je m’arrangerai pour m’arrêter. »
Une lucidité teintée d’humour noir
Avec une franchise déconcertante, Arditi a évoqué son rapport à la mort, non sans rappeler sa tentative de suicide dans les années 1970. « Je l’ai fait une fois, ça n’a pas marché », a-t-il lâché avec un rire discret. Plus grave, il a confié avoir vu des proches « se dénaturer » à cause de la maladie et du vieillissement, une perspective qu’il refuse pour lui-même.
Entre sagesse et provocation
Ces déclarations traduisent autant une lucidité qu’un refus de la résignation. À travers son humour caustique, Pierre Arditi rappelle son désir de rester maître de son destin. Un témoignage qui, à l’image de sa carrière, mêle gravité, sincérité et un sens aigu de la mise en scène.