Alors que le deuil entoure encore la disparition de Thierry Ardisson, une voix dissonante vient troubler l’hommage unanime. Pierre Ménès, lui-même greffé du foie, sème le doute sur la réalité du combat de l’homme en noir contre le cancer, suscitant une vive controverse sur les réseaux sociaux.
Le 14 juillet 2025, Thierry Ardisson s’éteignait à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer du foie. Une disparition annoncée par sa compagne, Audrey Crespo-Mara, et confirmée dans un documentaire hommage qu’elle a elle-même écrit et réalisé, intitulé La face cachée de l’homme en noir. L’œuvre révèle notamment que le diagnostic de son cancer remonte à 2012, soit treize ans avant sa mort, selon le témoignage de son ami de longue date, Philippe Corti.
Mais cette version des faits a été frontalement mise en cause par Pierre Ménès, ancien consultant sportif, connu pour ses avis tranchés et ses nombreuses polémiques.
Pierre Ménès conteste publiquement la chronologie médicale
Sur X (ex-Twitter), Pierre Ménès a exprimé ses doutes avec une brutalité inhabituelle, mettant en question la possibilité même de survivre treize ans avec un cancer du foie non greffé : « Treize ans pour un cancer du foie ? Ça me paraît très long. Ça mettait largement le temps de mettre une greffe en place. Je n’y crois pas. »
Ses propos ont immédiatement suscité la réaction des internautes, beaucoup l’accusant d’insensibilité, voire de mépris face au deuil encore frais de la famille et des proches de l’animateur. Loin de se rétracter, Ménès a répliqué avec une agressivité caractéristique, en invoquant sa propre expérience : « J’ai été greffé du foie et ma maladie s’est conclue avec un cancer. Je sais donc de quoi je parle, pauvre type. »
Une sortie polémique, un débat éthique
Cette prise de parole soulève de nombreuses interrogations. Est-il légitime de remettre en question publiquement un récit de maladie post-mortem ? Pour certains, Ménès franchit la ligne rouge, en choisissant la suspicion plutôt que le silence, quelques jours à peine après le décès d’un homme qui l’avait accueilli sur ses plateaux.
D’autres lui reconnaissent le droit de s’exprimer sur un sujet qu’il connaît intimement, lui-même ayant subi une greffe du foie et connu un parcours médical similaire. Mais la forme, brutale et provocatrice, laisse peu de place à la nuance ou à la compassion, surtout dans un moment de deuil collectif.
Entre hommages sincères et règlements de comptes
Paradoxalement, quelques heures avant ses commentaires controversés, Pierre Ménès avait publié un message de condoléances sincère à l’égard de Thierry Ardisson. Il y évoquait leur relation cordiale et les émissions auxquelles il avait participé à ses côtés, notamment Salut les terriens : « Beaucoup de tristesse avec le décès de Thierry. Je le croisais assez souvent. (…) C’était très intéressant de faire une émission avec lui. »
Il salue également l’humilité des plateaux sur lesquels il fut invité, allant à l’encontre de l’image souvent perçue d’un Ardisson ostentatoire ou distant. Une forme de respect, ternie aussitôt par les déclarations suivantes sur sa maladie, qui ont éclipsé le fond de l’hommage.
Un climat d’hommage de plus en plus fracturé
La disparition de Thierry Ardisson, qui a profondément marqué la télévision française, aurait pu rassembler dans une forme d’unité mémorielle. Pourtant, en quelques jours, les réactions critiques, polémiques ou carrément agressives se multiplient, brisant l’élan de respect attendu après la mort d’une figure publique.
Entre révélations personnelles, règlements de comptes et conflits de vérité, l’homme en noir semble continuer à diviser même après sa mort, fidèle à sa réputation de provocateur. Et l’écho de sa disparition révèle, en creux, les fractures d’une époque où le débat public se déchaîne jusque dans les hommages.