La crise du logement en France atteint une intensité inédite. En 2025, plus de deux millions de ménages attendent un logement social, un record qui met à l’épreuve les politiques publiques et ravive les tensions autour de l’hébergement des familles les plus fragiles, notamment celles d’origine immigrée.

Le nombre de foyers en attente d’un logement social a explosé, franchissant le seuil historique de deux millions de ménages. Cette situation touche des travailleurs précaires, des familles monoparentales, des personnes vulnérables… mais aussi de nombreux foyers immigrés, eux aussi confrontés à la flambée des loyers et à la pénurie de logements accessibles. La pression sur le parc social devient telle que l’État peine à répondre à la demande.
Une mesure restrictive pour encadrer l’accès aux aides
Face à cette crise, le gouvernement a adopté une règle imposant deux ans de résidence en France avant que les ressortissants non européens puissent prétendre à certaines aides. L’objectif officiel : réserver les ressources limitées aux personnes installées durablement dans le pays. Mais cette décision alimente le débat sur la justice sociale, l’intégration et l’accès égal au logement.
Expulsions ciblées : la loi narcotrafic comme base d’action

La loi votée en avril dernier permet à un préfet de demander l’expulsion de locataires impliqués dans des trafics de stupéfiants ou dans des troubles graves à l’ordre public. Cette mesure, déjà appliquée dans plusieurs communes, marque un tournant : le logement social peut désormais être retiré en cas de comportement jugé incompatible avec la vie collective.
Invité sur un plateau télévisé, le ministre Vincent Jeanbrun a défendu l’idée d’étendre l’expulsion à l’ensemble des délinquants, et non plus seulement à ceux liés aux réseaux de drogue. Selon lui, il ne s’agit pas de punir, mais de redonner l’accès au logement social aux familles respectueuses des règles, dans un système où les places sont devenues rares. Cette position suscite un vif débat politique et éthique.
Un échange chargé de tension en plateau

Face à lui, Patrick Sébastien a exprimé la colère que certains Français ressentent lorsqu’ils peinent à se loger malgré un emploi et des revenus modestes. Il évoque ceux qui travaillent pour 1 500 euros par mois, voient leurs dépenses augmenter et constatent que des familles à la rue ou en situation irrégulière sont hébergées à l’hôtel aux frais de l’État. Un discours repris régulièrement dans l’opinion publique.
D’autres chroniqueurs ont nuancé ce propos, rappelant que l’hébergement d’urgence ne signifie pas confort, et que beaucoup de familles logées en hôtel vivent dans des conditions précaires, sans cuisine ni intimité, souvent dans une grande détresse. L’enjeu dépasse donc la simple comparaison de situations et touche à la dignité, à la solidarité et au droit au logement.










